Avis n L'imam de la mosquée El-Qods à Hydra (Alger) et président du bureau de l'activité des mosquées au ministère des Affaires religieuses, estime que la roqia est une médecine divine. Djelloul Kassoul explique que la roqia est une pratique reconnue par l'islam et qu'elle se pratiquait par des ulémas, des gens de culte et des gens honnêtes, droits, sages, justes et intègres. Son origine reste, donc, la religion. Pour étayer ces propos, M. Kassoul cite certains versets du coran adaptés à cette pratique et nécessaires pour guérir les victimes des djinns, de la sorcellerie, ou du mauvais œil, ajoutant que notre Prophète (Qsssl) a même pratiqué la roqia pour guérir une personne piquée par un scorpion «Malheureusement, dit-il, aujourd'hui, la roqia est devenue une mode, voire un vice utilisé à des fins purement commerciales. Je ne vous apprends rien en énumérant les nombreux effets néfastes qui découlent de ce phénomène», dit-il. La façon dont elle est pratiquée constitue un danger pour la santé sans oublier ses exécrables conséquences sur le plan social et économique. Il existe bien des faux raqis n'ayant aucun rapport ni avec la religion ni avec la morale… Combien de jeunes ont perdu leur poste de travail, de jeunes filles exploitées, de couples séparés, et de foyers totalement brisés ? Bien entendu, le recours aux faux raqis donne naissance à d'autres maladies psychologiques incurables et bien d'autres maladies qui peuvent surgir en conséquence de certaines pratiques comme la hidjama exercée par des non-connaisseurs. On raconte qu'un charlatan a complètement brûlé les pieds d'une victime naïve souffrant du nerf sciatique. «Je ne comprends pas comment un intellectuel tombe facilement dans le jeu des faux raqis», affirme notre interlocuteur. «Quelqu'un a été amené par son raqi à détruire entièrement sa maison pour se débarrasser de la sorcellerie placée dans la cuisine. La victime s'est rendu compte après coup que ce fou ne savait même pas lire la fatiha. C'est absurde ce qu'on entend ici et là, les gens ont perdu la tête», regrette-t-il. «Il faut appeler les choses par leur nom, ce sont des ignorants au sens propre du mot. Ce sont les sans-niveaux qui exercent le plus souvent la roqia. Ils n'ont rien a voir ni avec la religion ni avec le savoir, mais ils continuent à exercer cette pratique», ajoute l'imam. M. Kassoul saisit l'occasion pour appeler l'ensemble des citoyens à plus de vigilance pour éviter de tomber dans les filets de ces «usurpateurs». Il rappelle aussi que le ministère préparé régulièrement des programmes de sensibilisation au niveau des mosquées. Enfin, notre interlocuteur émet le vœu de voir les lieux où est pratiquée la roqia, contrôlés comme le sont les lieux de commerce, par exemple.