La roqia, ou exorcisme, est une pratique reconnue et codifiée par la religion musulmane. Mais ce ne sont pas tous les exorcistes, ou raqis, qui l'exercent suivant les enseignements de l'islam. Dans ce domaine précis, il n'est pas toujours facile de séparer le bon grain de l'ivraie. Ce qui fait que de nombreuses personnes tombent dans les filets des charlatans… Les Algériens sont de plus en plus nombreux à croire à cette pratique, même s'ils préfèrent y avoir recours dans une totale discrétion. L'exorcisme est, donc, bien incrusté aujourd'hui dans les mœurs des Algériens et certains de ceux qui n'y croyaient pas emboîtent le pas à ceux qui sont déjà beaucoup plus imprégnés, et tentent leur chance en boudant carrément la médecine qui, pourtant, ne cesse de réaliser des avancées. La raison est simple. D'abord, cela s'explique par l'attachement des Algériens à l'islam qui n'interdit nullement cette pratique. Le Prophète (QSSSL) lui-même pratiquait la roqia chaque nuit avant de dormir. L'autre raison est due à la prolifération des maux sociaux surtout dans cette période d'après-terrorisme ainsi que par l'érosion du pouvoir d'achat. Il ne faut pas perdre de vue également que malgré l'évolution des mentalités et du mode de vie, il n'en demeure pas moins que la sorcellerie existe toujours dans notre société. A croire ce que racontent les gens, tout le monde est soit coupable soit victime de la magie. Jadis, les familles algériennes ne se compliquaient pas trop l'existence, une séance ou deux chez le taleb du coin et tout rentrait dans l'ordre. Aujourd'hui, le déficit de confiance en soi et le manque de foi en Dieu fait que les gens recourent à n'importe quel charlatan en croyant ainsi régler leurs problèmes. C'est pourquoi, d'ailleurs, nombreux sont celles ou ceux qui se croient protégés, en portant un talisman, ou harz, bien que cela soit proscrit par notre religion. Ce qui ne manque pas de faire le bonheur des illuminés qui s'autoproclament guérisseurs et qui prétendent détenir des solutions miracles pour tous types de problèmes. Mais heureusement, de nombreux citoyens commencent à comprendre que la pratique de la roqia n'est pas donnée à tout le monde. L'exorciste, ou le raqi, ne peut vraiment l'être qu'à condition d'avoir une moralité et un comportement exemplaires et conformes aux percepts du Saint Coran et à la sunna du Prophète (QSSSL). Le raqi véritable ne pratique la roqia que pour un seul objectif : être utile à son prochain et mériter la grâce de Dieu. C'est pourquoi le raqi n'accepte, en aucun cas, d'être payé pour avoir traité un malade. Donc tout acte pour lequel se fera payer la personne qui pratique la roqia est illicite du point de vue religieux et ne peut donc être considéré comme étant une roqia conforme aux préceptes de l'islam. Par ailleurs, il faut signaler que cette pratique, qui demeure non réglementée, ne se fait plus que dans des lieux sacrés (les mosquées…), mais elle est pratiquée aujourd'hui dans n'importe quels endroits (magasins, lieux de travail, à la maison…).