Rencontré au niveau du mausolée de Sidi Abdrrahmane Ettaâlabi, à Alger, un homme d'un âge certain et qui semble bien connaître les fondements de la Charia, explique que le Coran est le meilleur remède, à condition que cela soit fait avec foi et sans contrepartie. Pour Brahim, l'un des habitués de cet endroit, la roqia n'est pas un métier, «c'est un don pour récompenser les gens pieux et pour guérir les musulmans». Dans le même sens, Hadj Omar, un retraité, explique que la première personne qui a reçu la roqia, c'est le prophète de l'islam Mohammed (Qsssl), précisant que c'est lui qui l'a enseignée sans ne rien y changer. «Je vous assure que les vertus de la roqia ont sauvé beaucoup de gens là ou la médecine moderne a échoué.» Mais les charlatans ont fini par ternir l'image des vrais raqis. «Combien de jeunes filles ont été escroquées, exploitées, et même entraînées dans de sales affaires», s'interroge Amina. «L'argent, rien que l'argent. Tel est le souci majeur des raqis de nos jours», lance, pour sa part, un père de famille. «Tous les raqis de notre époque sont des corrompus. Il est rare de trouver quelqu'un qui le fait honnêtement. C'est quasiment impossible de trouver un raqi qui n'exige pas de l'argent d'une manière ou d'une autre», confirme une mère rencontrée devant la porte de l'école de son enfant… Rokia à distance n Le fait nouveau, selon M. Kassoul, est que la roqia, de nos jours, est pratiquée à distance, et ce, à travers des chaînes satellitaires. L'aberration c'est que les gens y recourent bien que ceci relève de l'insolite. «Gare à ce genre de roqia qui n'est pas fondée. Derrière tout cela, il y a l'argent qui, seul compte pour ces chaînes», avertit-il.