Hier, les professeurs, maîtres assistants et docents du chu Mustapha ont repris leur cycle de grève à l'appel des syndicats des hospitalo-universitaires. C'est ce qu'a affirmé, le chef du service maxillo-facial et président du Conseil scientifique de cet hôpital, le professeur Salim Hafiz qui dira : «Les syndicats ont engagé des négociations avec la tutelle et aucune de nos doléances n'a été satisfaite, et si lundi prochain nous n'avons aucune réponse, l'assemblée générale décidera de poursuivre ou non le mouvement de protestation et prendra la décision qu'il faut.» Notons toutefois que plusieurs propositions ont été dégagées par l'AG, dont le durcissement à savoir une grève illimitée … Le professeur Salim Hafiz nous a annoncé que «les consultations qui devaient avoir lieu lors de ces journées de grève, seront prises en charge à la fin de la grève. Quant aux malades internes, leur prise en charge est totalement assurée, particulièrement les malades chroniques, et ceux des services des urgences ; quant aux examens de rattrapage Dems (Diplôme d'études médicales spécialisées), ils risquent d'être bloqués si nos revendications majeures continuent à être ignorées par la tutelle». Une virée dans cet hôpital montre le désarroi des personnes livrées à elles-mêmes, ne sachant à quel saint se vouer. Le corps médical en grève, l'administration absente, les salles de soins vides. Désemparée, une mère la cinquantaine, raconte : «J'ai quitté mon domicile à Boumerdès à 6 h ce matin, pour une éventuelle consultation auprès du médecin légal afin d'obtenir un taux IPP pour mon fils victime d'une agression.», Et d'ajouter «Mon mari ne s'est pas rendu au travail pour nous accompagner, résultat il faut revenir dans deux jours.» Venue pourtant avec un rdv du médecin, une jeune étudiante est repartie dépitée, sans même remettre ces résultas d'analyses demandées auparavant. Tant pis dira-t-elle, «Je serai dans l'obligation de rater, encore une fois, mes cours pour un nouveau rdv.» Une autre dame en djilbab, se fait sermonner par une infirmière sans blouse lui reprochant : «Vous n'êtes pas au courant que les médecins sont en grève pour plusieurs jours ?» Un homme d'un âge avancé et ancien moudjahid, ne mâchant pas ses mots, dira : «Les médecins en grève, la tomate à 100 DA et quoi encore …et on nous demande de voter»