L'année 2004 sera marquée par le mouvement de protestation dans ce secteur. Après les praticiens spécialistes de la santé publique et l'Union nationale de la santé publique (Snapap), qui ont opté pour une grève illimitée, c'est au tour des professeurs et docents de la santé publique de menacer d'aller vers un débrayage à partir de février. Décidément, l'année 2004 sera marquée par le mouvement de protestation dans ce secteur. Si les pouvoirs publics ne trouvent pas une solution d'ici à un mois, on ira donc vers une troisième grève. Les professeurs et docents revendiquent un salaire pour vivre honorablement. Même si l'indemnité hospitalière a augmenté de 15% pour les docents et de 20% pour les professeurs, d'autres doléances demeurent en suspens. Durant l'assemblée générale d'hier, le président du Syndicat national des professeurs et docents de la santé publique avoue: «La revendication salariale ne peut être satisfaite qu'après avoir un statut spécifique. Or, ce dernier nécessite la révision générale de la Fonction publique.» Il est à signaler qu'à chaque fois que le projet d'amendement de la Fonction publique est déposé à l'APN, il est rejeté. Ce qui demande, selon le conférencier, «un pouvoir fort et légitime». Autre question abordée par les professeurs et docents, celle liée au statut des CHU (centres hospitalo-universitaires). Dans cette optique, le syndicat suggère la révision du statut de ces établissements dans l'intérêt des universitaires et de la santé publique. A signaler que ces CHU ont pour mission de faire des soins, mais aussi l'enseignement et la recherche. La rétrogradation de ces centres en simples hôpitaux a suscité la colère des professeurs. S'agissant de la progression universitaire, l'assistance demande de faire une évaluation pour aller vers une phase qualificative. Plusieurs professeurs ont évoqué les conditions difficiles qui empêchent les maîtres assistants de soutenir leurs thèses. Un autre constat amer a été relevé par les participants à cette AG. En effet, à cause de leurs modestes salaires, plusieurs professeurs se sont rabattus sur le privé. D'après le président du syndicat, «60 professeurs ont quitté la santé publique et opté pour le privé». Si cette saignée persiste, il n'y aura plus de professeurs pour encadrer les universitaires. Durant ce mois de janvier, le syndicat va porter ses doléances aux deux tutelles (ministère de la Santé et de l'Enseignement supérieur). A défaut d'une réponse favorable, les professeurs et docents passeront à l'action. En tout cas, il est clair que la santé publique est gravement malade. Ces trois grèves en sont le symptôme.