Chaque après-midi, les usagers de la ligne Bab El-Oued-Aïn Benian vivent une situation insoutenable imposée par le diktat des transporteurs en commun, depuis plusieurs jours. En effet, tous les bus de passage par la station Ferhani doivent desservir cette ville, les panneaux indicateurs collés aux pare-brise l?indiquent clairement. Certains signalent même qu?ils peuvent vous transporter jusqu?à Bou Ismaïl, plus de 20 km après Aïn Benian. Néanmoins, le receveur de chaque bus qui arrive à quai indique aux gens qui se bousculent : «Dernier arrêt, Baïnem», donc la commune de Aïn Benian ne sera pas atteinte. Irrités, les habitants de cette ville restent impuissants. La décision des propriétaires des bus est motivée essentiellement par des raisons pécuniaires ; il s?agit de faire le maximum de voyages en un minimum de temps et de profiter de l?aubaine qu?offre l?heure de pointe. Ainsi le scénario «dernier arrêt Baïnem» dure parfois plus de trois heures. Pendant ce temps, les gens de Aïn Benian restent debout. Alors, le receveur les invite à monter dans le bus pour rentrer chez eux. Fatigués, dégoûtés, ils embarquent dans un bus qu?il ont fini par détester. Malheureusement cette situation se répète quotidiennement, devant le mutisme des pouvoirs publics.