Explication L?hiver, particulièrement rigoureux cette année, est durement ressenti par les enfants scolarisés dans des établissements dépourvus de chauffage, ou qui manquent de fuel lorsque les appareils existent. En effet, dans plus de 75% des salles de classe de la wilaya règne un froid glacial au grand dam des enfants censés être dans de bonnes conditions pour pouvoir travailler. En outre, l?absence de ramassage scolaire contraint les enfants, qui résident dans des zones rurales à braver le vent, le froid et la pluie, pour rejoindre leur école. Ainsi, ils sont exposés à de multiples risques d?enlèvement, d?agression ou d?accident, car pour arriver à l?heure, ils sont obligés de sortir de leur domicile avant 7 heures, soit dans l?obscurité alors qu?au même moment, les enfants des responsables et des élus locaux bénéficient de meilleures conditions, car se faisant conduire en voiture jusque devant l?entrée des établissements qu?ils fréquentent, d?où toute la différence. A priori, l?installation de chauffages et l?approvisionnement en fuel sont à la charge des communes, mais pour se dérober de cette mission plus que nécessaire, les élus locaux évoquent l?absence de crédits liés à la situation financière peu reluisante de leur commune alors qu?au même moment ces mêmes responsables n?hésitent pas à effectuer des achats de carburant pour les véhicules de service en grande quantité. Et si les crédits réservés à de telles opérations s?avèrent insuffisants, ils ont recours à l?achat à crédit et procèdent à la régularisation lors de l?établissement des Budgets supplémentaires (BS). Dans certaines localités, les élus locaux utilisent les bons d?essence ou de gasoil comme monnaie d?échange pour régler certains achats ou les offrent aux personnalités avec lesquelles ils entretiennent des relations de travail ou amicales sans se soucier de la situation des enfants scolarisés ou des enseignants qui travaillent dans des conditions déplorables. Faudra-t-il que ces élus imaginent leurs enfants dans de telles conditions pour qu?ils prennent enfin conscience de la dure réalité ? Il faut sans doute que les responsables effectuent des visites inopinées dans des établissements scolaires situés en zones rurales pour en tirer les conclusions et prendre les décisions qui s?imposent, car il y va de l?avenir de milliers d?enfants.