Nourrir une famille de 4 ou 5 membres de ces deux aliments, devenus inaccessibles, relève de la prouesse. Il lui faut, au moins, deux kilos de sardines et trois kilos de pommes de terre. Sachant que la sardine est cédée à 300 DA le kilo et que la pomme de terre flirte indécemment avec les 90 DA, cela nous donne une facture de 780 DA pour un déjeuner ! Les produits de première nécessité ne cessent de se hisser au rang d'articles de luxe. Ces deux dernières années, le marché a connu une flambée et ce sont, bien évidemment, les ménages à faible revenu qui en font les frais. La pomme de terre, ce tubercule essentiel pour les ménages algériens, redevient inaccessible avec des prix oscillant entre 70 et 80 DA le kilo. Du jour au lendemain, les prix grimpent en flèche, plongeant le consommateur dans le désarroi. Le triste feuilleton de 2007, ayant duré plus de trois mois, se réédite et les mesures prises par les ministères de l'Agriculture et du Commerce n'ont pas eu l'effet escompté. En juin 2007, rappelons-le, ces deux départements avaient promis que le scénario ne se reproduirait plus grâce à une grande opération de stockage de près de 150 000 tonnes de pommes de terre. En mars 2009, en pleine période de production, les prix de ce produit donnent le vertige au consommateur. «On dirait que le marché algérien est coté en Bourse», ironise un citoyen, faisant allusion au changement des prix d'un jour à l'autre sans avis préalable. Les autres légumes ne sont pas épargnés par cette brusque flambée des prix. Le chou-fleur, qui frôlait à peine les 55 DA, il y a quelques jours, est cédé aujourd'hui à pas moins de 110 DA. Le navet est passé de 30 à 70 DA. Le céleri a, pour sa part, pris des ailes et son prix dépasse les 90 Da le kilo. Ce ne sont là que quelques exemples de produits de large consommation et la série de hausse des prix pourrait en toucher encore d'autres. Et ce n'est pas étonnant, puisque aucune mesure de régulation de marché n'a prouvé son efficacité pour le moment. Le kilo de sardines dépasse 300 DA. Les viandes, elles aussi, ne sont pas en reste. Ces derniers jours, la viande ovine est cédée à plus de 850 DA le kilo, alors qu'elle ne dépassait pas les 650 DA, il y a deux semaines. Le poulet, quant à lui, dépasse 300 DA le kilo. Et la liste est encore longue. Aucun produit n'est épargné par la loi du hasard ! Face à ces fluctuations, le consommateur ne sait plus où donner de la tête. Il attend des mesures concrètes de la part des responsables chargés de la régulation du marché et non des promesses vagues qui ne servent, en fin de compte, qu'à faire baisser les prix pour une courte durée. Si la loi de l'offre et de la demande demeure un facteur déterminant dans la fixation des prix, l'Etat est appelé à assurer l'approvisionnement du marchés en quantités suffisantes et mettre en place des mécanismes de contrôle pour imposer une certaine sérénité permettant de protéger le consommateur des manœuvres des spéculateurs. Le simple citoyen n'attend, en effet, qu'à voir les prix se stabiliser durant toute l'année et non seulement des baisses passagères.