Comme ailleurs, la divination berbère était liée à la religion, le devin était «celui à qui incombait la tâche redoutable de questionner les dieux». Pour cela, le devin avait besoin de «signes» pour montrer la véracité de ses prédications. Les devins et surtout les devineresses recourent à divers intermédiaires : des métaux, comme le plomb fondu sur lequel on lit l'avenir, les entrailles des bêtes, le sel, les nuages et surtout les animaux. Comme dans d'autres pays, l'ornithomancie ou la divination par les oiseaux, joue un rôle important : non seulement on cherche des présages dans leur cri, mais aussi leur vol, leurs entrailles, etc. Cet intérêt pour l'animal est ancien : durant l'Antiquité comme au Moyen-Âge, on croyait que les animaux touchaient de près au surnaturel et qu'ils jouissaient d'une puissance qui rappelle celle des sorciers. Selon l'écrivain byzantin Procope, il était interdit chez les Maures, de prédire l'avenir, «mais, ajoute-t-il, les femmes qui reçoivent l'inspiration après avoir accompli certains rites, prédisent l'avenir, ni plus ni moins que les anciens oracles». (La guerre des Vandales). Les auteurs antiques ne nous ont pas transmis les noms de ces devineresses, mais on croit savoir, selon le témoignage d'un auteur, que Zonaras, la mère de Massinissa, pratiquait la prophétie.