La divination est différente de la magie : alors que la magie se concentre sur les moyens à utiliser pour soumettre à sa volonté des forces, la divination se contente de deviner les événements cachés, surtout l'avenir, mais aussi le présent et le passé. Mais il est vrai qu'un devin peut être aussi un magicien et posséder l'art d'exercer sa volonté sur les forces surnaturelles. Dans des temps anciens, le devin était à la fois prophète et prêtre : c'est lui qui était en rapport avec la divinité, qui dictait à son peuple sa volonté. Si le devin était appelé chez les sémites kahin, au propre «prêtre» et, en arabe, «devin», il était appelé mûdû, c'est-à-dire «bouche» chez les Assyro-Babyloniens. Il était, en effet, celui qui parlait à la place de la divinité, son porte-parole. Au Maghreb, l'une des dénominations du devin est guezzan, surtout employé au féminin, guezzana : le mot provient sans doute du berbère (en touareg on dispose d'un verbe gehen «lire l'avenir sur le sable»), mais le mot est sans doute aussi en rapport avec le mot sémitique kahin, les deux mots appartenant sans doute à un fonds commun. On emploie aussi un autre mot chouaf, du verbe chouf «voir, prévoir». Comme on emploie aussi d'autres termes comme arrif, mais nous verrons que ce mot appartient à un type de divination précis.