La divination au moyen d'un miroir, fait partie, comme nous l'avons vu, de l'hydromancie. Au Maghreb, on pratique ce que l'on appelle «le miroir d'encre». Le devin trace sur la paume de la main du sujet un carré magique et laisse tomber, au milieu, une tache d'encre. Le sujet doit fixer cette tache brillante et voir des apparitions qui lui révéleront l'avenir. Ce procédé a été comparé, à la boule de cristal des devins et des devineresses modernes qui prétendent y voir des images du futur. Les miroirs d'encre se compliquent parfois. Ainsi, dans un procédé algérien, relevé au début du XXe siècle, on trace, sur la main d'un enfant ou d'une personne qui porte un signe favorable, une ligne qui la divise en deux, on écrit des versets du Coran sur son front, sur ses joues, on trace des noms mystérieux sur les doigts, on brûle de l'encens et on récite encore des versets du Coran et on demande aux démons d'apparaître. On leur fait prêter serment de répondre à toutes les questions qu'on leur posera sur l'avenir. Parlant des miroirs d'encre, Ibn Khaldoun, dans ses Prolégomènes, y voit une forme d'hallucination. Il va de soi que ces procédés sont assimilés, par les pieux personnages à la magie et, de ce fait, interdits.