Douche écossaise n Ce qui devait arriver arriva. Hier, au stade du 8-Mai-45 de Sétif, l'Entente s'est fait battre par plus fort, l'ES Tunis, en demi-finale aller de la Ligue des champions arabe. Ceux qui voulaient voir l'Entente de Sétif se frotter au gotha du football africain dans la plus prestigieuse des compétitions continentales, ont été servis, hier, avec la virée de l'Espérance de Tunis du côté de la cité d'Aïn El-Fouara pour le compte de la demi-finale aller de la Ligue des Champions arabe. Pour les puristes, ce ESS-EST, un derby maghrébin pur et dur, était une finale avant la lettre avec tous les ingrédients possibles et imaginables. Sauf qu'au bout de cette chaude empoignade, l'Entente revient sur terre en subissant sa première défaite depuis qu'elle a débuté son aventure arabe, il y a deux ans et demi. Le double détenteur de cette compétition, souvent décriée par certains car non reconnue par la Fifa et snobée par le grand Ahly du Caire, a été battu par un adversaire supérieur, notamment sur les plans tactique et physique. En effet, les Tunisois, qui se sont vu refuser un but d'entrée pour une position de hors jeu, ont réussi à appliquer à la lettre la stratégie tactique arrêtée par le vieux renard Fawzi Benzarti en muselant les stratèges Hadj Aïssa et Djediat, en bloquant les couloirs où Raho avait du mal à mener ses contres habituels et en investissant l'entre-jeu imposant des combats musclés et intransigeants qu'ils ont souvent gagnés. A contrario, les hommes d'Aït Djoudi trouvèrent d'énormes difficultés à se rapprocher de la cage bien gardée par un Kasraoui des grands jours repoussant toutes les tentatives sétifiennes, notamment sur balles arrêtées où il a dû étaler toute sa classe. Gênés dans la construction, les coéquipiers de Hadj Aïssa se feront surprendre à un quart d'heure de la fin par une bonne inspiration d'Eneramo qui lance Derradji à la limite du hors-jeu, ce dernier s'en ira lober aisément le gardien Farradji, plongeant le stade «du feu et de la victoire» dans un silence de mort ! L'entraîneur Aït Djoudi tente les derniers changements en faisant sortir son meneur Hadj Aïssa sous les huées et les insultes des supporters, en vain : ni Hemani rentré auparavant ni Feham Bouaza et Adiko ne réussiront à changer la donne. L'Entente est bel et bien battue sur son terrain et compromet sérieusement ses chances de qualification à une troisième finale consécutive. Évidemment, en football rien n'est gagné d'avance et le représentant algérien peut renverser la vapeur dans quinze jours à Tunis en jouant plus libéré et mieux organisé sur le terrain. L'Entente a déjà prouvé que dans la difficulté, elle pouvait trouver les ressources et la motivation nécessaires pour rebondir. Ce second souffle légendaire peut sévir du côté d'El-Menzah ou Radès, même si la mission sera extrêmement difficile devant le leader du championnat tunisien et dont l'objectif principal reste le titre national, histoire de reprendre sa domination sur son rival le Club Africain d'Abdelhak Benchikha. Aït Djoudi face à la grogne des supporters n Par ailleurs, la défaite d'hier contre l'ES Tunis a provoqué la colère des supporters et une crise n'est pas à écarter du côté d'Aïn Fouara, d'autant que le club en a connu quelques-unes ces derniers temps, notamment dans les vestiaires. Du coup, Aït Djoudi est, dit-on, sur un siège éjectable vu que l'avenir de l'Entente dans cette compétition arabe est incertain. Il se trouve certains pour dire que l'ESS n'avait pas à s'engager sur plusieurs fronts, alors que leurs adversaires d'hier avait livré un match de championnat jeudi où l'équipe a joué pratiquement au grand complet sans pleurnicher, malgré la grogne des dirigeants. En revanche, la FAF devrait mieux réfléchir à sa décision de réduire le nombre de joueurs étrangers dans notre championnat, car on verrait mal comment nos clubs pourraient rivaliser avec leurs homologues du continent sans un apport externe de qualité. Une chose est sûre : ni l'Entente ni la FAF n'ont plus le droit à l'erreur à l'avenir.