Investigation n Le ministère de la Solidarité nationale entend lancer, cette année, une enquête à même de mettre à nu les dessous des réseaux de mendicité. A cet effet, une enveloppe de l'ordre de 20 millions de dinars a été débloquée. La mendicité en milieu social serait, ainsi, traitée dans tous ses volets dans cette enquête qui touchera tout le territoire national. Le département de Djamel Ould Abbas compte mobiliser d'importants moyens matériels et humains pour la réalisation de ce travail tant attendu par les spécialistes. Ces derniers semblent enfin être pris en compte puisque des psychologues, des sociologues et des médecins, relevant du secteur, seront associés à ce projet. Les enquêteurs feront également appel au concours des différents secteurs liés de loin ou de près à ce fléau, mais aussi au mouvement associatif, aux élus, ainsi qu'à la société civile. Ces acteurs vont devoir se pencher sur les causes et effets de la mendicité en définissant clairement les catégories sociales qui s'adonnent à cette activité par nécessité. Par ailleurs, ils mettront en exergue les réseaux responsables de la propagation du phénomène. Toujours dans l'objectif d'éradiquer la mendicité, le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger a promis de relancer les programmes entérinés dans ce cadre par l'Etat. Il s'agit, en l'occurrence, du programme de lutte contre la pauvreté adopté en l'an 2000. L'Etat avait aspiré, rappelons-le, à mettre en place, à la faveur de ce dispositif, une cartographie nationale de la pauvreté et la prise en charge des catégories précaires de la société dont les plus touchées restent les enfants. L'augmentation annoncée de l'Allocation forfaitaire de solidarité (AFS) semble, d'ailleurs, entrer dans ce cadre. Les bénéficiaires verront depuis le mois de février leurs pensions revues à la hausse, soit 3 000 DA au lieu de 1 000 DA. Cette majoration concernera environ 750 000 personnes démunies bénéficiaires de l'AFS en plus de 60 000 femmes veuves ou divorcées ayant à charge des enfants en bas âge. La révision de cette pension intervient alors qu'un projet de loi modifiant et complétant le code pénal est en cours d'élaboration. Il propose la criminalisation de la traite des personnes dont les auteurs sont passibles d'une peine allant jusqu'à 20 ans d'emprisonnement et une amende de 2 000 DA. Selon le projet, est considéré comme crime tout recours à la force ou à d'autres formes de contrainte à des fins d'exploitation. Cette dernière comprend, entre autres, l'exploitation d'autrui dans la mendicité, le travail ou service forcé, la servitude...