Résumé de la 2e partie n Bruce Steel atterrit sur un terrain relativement plat, mais il se blesse au pied. En pensant à son épouse Vicky, il résiste à la faim qui le tiraille... Bruce reste dans cet endroit coupé du monde trois jours entiers, sans aucune nourriture, buvant uniquement de la neige. Il s'affaiblit et il meurt de faim mais il n'y a pas moyen de faire autrement : il ne peut pas poser son pied droit par terre ; il doit attendre que sa cheville désenfle. Durant la journée, il sort de sa grotte : pour faire des signes à un éventuel avion de secours. En même temps, il est terriblement inquiet. La vision qu'il a eue de son appareil poursuivant seul sa course n'est pas rassurante du tout. L'avion a pu continuer comme cela des kilomètres, cent peut-être, et c'est autour du point d'impact qu'on va le rechercher, pas dans ces solitudes glacées. Encore une fois, c'est la photo qui lui permet de tenir. Dès qu'il sent le découragement le gagner, il la regarde et reprend espoir. Il n'est pas seul, puisque Vicky est là. Pour elle, il n'a pas le droit de se laisser aller. Elle lui promet qu'il s'en sortira, alors, il s'en sortira ! Et, effectivement, à l'aube du troisième jour, Bruce Steel constate que sa cheville a brusquement dégonflé. Il doit partir sans attendre, pour gagner des régions moins élevées où il pourra trouver de la nourriture. Malgré son extrême faiblesse, il se met en marche. Avec son couteau, il perce un trou dans son parachute pour y passer la tête et il noue le reste autour de sa poitrine, laissant les bras dégagés. L'escalade était au programme des exercices militaires et il n'avait jamais pensé qu'il pourrait en avoir à ce point besoin. Il progresse très lentement sur un terrain difficile, manquant vingt fois de glisser, de lâcher prise et de se tuer. II lui faut encore trois jours, toujours sans manger, pour quitter les hautes altitudes. Et sans doute n'aurait-il pas accompli cette épreuve surhumaine s'il n'y avait eu la photo qu'il sortait régulièrement et qui semblait lui dire : — Encore un effort. Viens ! Je t'attends... Enfin, il aperçoit un spectacle qui lui fait bondir le cœur de joie : en contrebas, entre la masse grise des rochers et les plaques de neige, il distingue la tache verte d'un sapin. Il a quitté les régions où rien ne pousse, où aucun être vivant ne s'aventure. Il a peu d'espoir d'arriver dans un endroit habité. Il se rend bien compte qu'il est tombé dans un endroit totalement à l'écart des hommes. Au moins il va trouver des bêtes, des plantes, il va pouvoir survivre ! Effectivement, il y a de la végétation, seulement des perce-neige et des pissenlits, qui vont être sa seule nourriture pendant les jours qui suivent. Bruce Steel continue à marcher, à descendre, mais aussi à monter. Car – c'est désespérant ! – à la montagne succède la montagne. Chaque fois qu'il croit arriver dans une plaine, c'est un nouveau sommet qu'il découvre devant lui. Quand il est là-haut, il observe en tous sens, pour tenter d'apercevoir une maison, une route, une cabane, un sentier, une trace quelconque de civilisation. Mais il n'y a rien. On se croirait aux premiers temps de la création et, s'il n'avait dans sa poche la photo de Vicky, il ne résisterait sans doute pas à cet effrayant sentiment de solitude. Au bout du dixième jour de cette errance, il a un immense espoir. Pour la première fois depuis son accident, il voit un avion dans le ciel et pas n'importe quel avion : c'est un biplace, avec pilote et copilote. (à suivre...)