Réalité n Pas moins de 460 cas de traumatismes psychiques, ou psycho-traumas, ont été enregistrés en 2008 dans la wilaya de Sétif, a révélé, hier, le chef du service des maladies mentales à la direction de la santé. Le Dr Mourad Sana a souligné, dans une communication présentée à l'université Ferhat-Abbas, dans le cadre du premier séminaire portant sur «le psycho-trauma, la stratégie de prise en charge et la prévention», que 60 % de ces cas concernent des femmes, alors que «plus de 300 cas concernent des enfants ne dépassant pas l'âge de 10 ans». La plupart des psycho-traumas signalés concernent des agressions sexuelles, des violences familiales, en particulier entre les conjoints, des accidents de la circulation ou de la violence en milieu scolaire, a ajouté le même intervenant. De son côté, le président de l'université Ferhat-Abbas de Sétif, Chekib Arslane Baki, a noté, au cours de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre qui a regroupé des chercheurs d'Algérie et d'Egypte, que le psycho-trauma constitue aujourd'hui un sujet d'étude à travers le monde où l'on cherche à trouver de meilleures solutions pour les soins et la prise en charge. Selon Miloud Sefari, doyen de la faculté des lettres et des sciences sociales qui a organisé cette rencontre, «le psycho-trauma constitue une expérience de la violence dont les séquelles physiques et psychologiques sont difficiles à résorber, autant sur le plan individuel que social». Il a ajouté que dans la plupart des cas, «le sujet est exposé à l'hystérie et à des troubles de la conscience, comme on a pu le constater à l'occasion de nombreux drames individuels et collectifs vécus durant les années 1990, marquées par le terrorisme». Il a ajouté que «les difficultés de prise en charge et de soins se compliquent d'autant plus que la violence est intense». Selon cet universitaire, «la prise en charge du psycho-trauma exige une stratégie d'intervention qui vise, avant tout, la réinsertion psychologique du sujet dans son environnement». Dans leurs interventions, Mustapha Abdessami, Mohamed Morsi et Issam Tewfik, du Centre national égyptien des études de l'éducation et du développement, ont mis en exergue «une forme particulière de psycho-trauma engendrée par l'oppression pouvant être exercée insidieusement de façon continue», et dont les séquelles, selon eux, «ne peuvent être résorbées que tardivement». Les mêmes intervenants ont relevé que «dans les systèmes éducatifs qui conçoivent l'enseignement comme un moyen d'inculquer des connaissances, beaucoup plus qu'un moyen de développer les capacités de réflexion, l'éducateur est susceptible de recourir à des méthodes qu'on peut qualifier d'oppressives dans la mesure où elles ont tendance à faire fi de la personnalité de l'élève».