Constat n Pour certains analystes, d'autres enjeux se cachent derrière la récurrente et non moins lancinante question des changements climatiques. Pour eux, l'ordre énergétique mondial pourrait être refaçonné... Invité ce matin sur les ondes de la Radio chaîne III, Kamel Djemouai négociateur sur les changements climatiques pour l'Algérie, a souligné que parmi l'un des enjeux cachés de ce processus de négociation sur les changements climatiques, figure la possibilité «de modifier et/ou de refaçonner l'ordre énergétique mondial et je dirais même quelque part l'ordre économique mondial, en utilisant le processus des changements climatiques ». Il ajoute que si les pays développés s'intéressent de très près à l'idée d'insérer et d'inclure une grande part des énergies renouvelables, «c'est qu'il y a quelque part dans ce processus la substitution des hydrocarbures». D'où le risque que les économies des pays émergents et/ou en voie de développement soient sérieusement compromises, sachant que celles-ci dépendent quasi exclusivement des hydrocarbures (98%). Même si en matière d'énergies renouvelables les pays en voie de développement disposent d'un potentiel non négligeable. L'autre élément, ce sont les Low carbon societies (LCS). Selon l'invité de la radio, les sociétés développées veulent pousser les pays en voie de développement à se développer avec une moindre consommation de carbone. Et cela, pourrait compromettre notre tendance de développement économique actuel, prévient-il. À propos de la 15e Conférence de Copenhague qui aura lieu du 7 au 18 décembre 2009, Djemouai a précisé que l'objectif de cette rencontre mondiale est d'obtenir un nouvel accord climatique mondial, conformément au plan d'action de Bali (Indonésie) élaboré en décembre 2007, et à la révision du Protocole de Kyoto (Japon). L'Algérie pays africain leader et présidente du groupe africain des négociations des changements climatiques jusqu'à la fin de cette année, s'inscrit «pleinement» et de «manière très active» dans ce processus et dans cette démarche, depuis Bali, et participe activement à l'ensemble des activités et des sessions de négociation de ce nouveau processus et de cette nouvelle démarche. S'agissant de la clause qui contraint les pays en développement à réduire leurs émissions de Gaz à effet de serre (GES), alors qu'ils subissent la pollution des pays développés, l'invité a affirmé qu'à défaut de contrer cette clause dans la décision du plan d'action de Bali, il s'agit essentiellement d'en défendre l'interprétation réelle «et qu'à Bali, nous nous sommes entendus sur le fait que les pays en développement peuvent faire des actions de réduction des GES dans leurs pays respectifs», à condition que ces actions soient soutenues financièrement et technologiquement et les capacités de la part des pays développés vers les pays en voie de l'être, renforcées.