La conférence-événement de Copenhague s'est ouverte hier avec pour thématique essentielle le débat sur l'une des préoccupations les plus récurrentes de ces dernières années, celle inhérente aux changements climatiques. Les dizaines de milliers de délégués présents à cette rencontre tenteront de trouver des solutions à l'une des problématiques influant le plus sur le devenir de l'humanité. Depuis quelque temps, les spécialistes en la matière n'ont eu de cesse d'alerter les gouvernements et les opinions publiques sur les risques encourus par tous en raison des dérèglements accélérés et continus de la planète Terre, mettant en danger les équilibres de l'écosystème mondial. Du coup, les ressources naturelles s'en sont retrouvées altérées, réduites et menacées, non sans conséquences directes et gravissimes sur les économies des pays. L'impact de ces perturbations naturelles varie d'un pays à un autre selon que celui-ci dispose des moyens de le contrer et de le réduire ou pas. Le continent noir semble être plus vulnérable face à ce nouveau défi écologique qui s'ajoute à d'autres problématiques autrement plus graves qui se sont tissées autour et en raison de la principale calamité qu'est le sous-développement. Les Etats riches ayant pris à leur actif la responsabilité de dénouer cette question pour en limiter les répercussions tentent de faire appliquer des mesures en vue de changer les comportements nocifs rendus responsables de ces bouleversements climatiques. La taxe carbone étant l'une de ces mesures défendues par les pays les plus industrialisés et qu'ils tentent d'imposer à l'ensemble des pays grands émetteurs de gaz à effets de serre (GES). Si la responsabilité de remédier à une grosse catastrophe climatique imminente incombe à tous les pays, il est vrai aussi que celle-ci doit tenir compte du fait que les plus gros pollueurs de cette terre en sont précisément les plus fervents défenseurs. D'où la nécessité pour ces derniers d'assumer les effets néfastes de leurs économies industrialisantes sur l'équilibre écologique de la planète Terre. Pour l'Algérie, qui prend part à cette conférence, il est hors de question que les pays les moins pollueurs, notamment les pays producteurs de pétrole, acceptent d'être pénalisés pour ces changements climatiques. C'est le ministre de l'Environnement, de l'Aménagement du territoire et du Tourisme, Cherif Rahmani, qui a tenu à le dire hier sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. «Le fardeau doit être pris en charge par les pays qui, historiquement et depuis deux siècles, ont favorisé les émissions de GES et la concentration qui ont modifié durablement le climat dans notre planète», a-t-il précisé tout en soulignant, à juste titre, qu'il s'agit avant tout d'«un problème d'équité, de justice et de coût complémentaire qui doit être compensé par les pays les plus développés». Pour la première fois de son histoire, l'Afrique compte défendre une position commune lors de ce carrefour mondial, d'autant que le continent noir est conscient d'être le principal pénalisé par ces changements climatiques. L'Afrique, qui a été totalement absente à Kyoto et timidement représentée à Bali, est présente en force à Copenhague pour plaider sa cause et faire entendre sa voix… par elle-même. M. C.