Position n La crise financière mondiale ne doit pas être utilisée comme argument pour ne pas aider les pays en développement à endiguer les effets des changements climatiques et des réductions des gaz à effet de serre. Le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Cherif Rahmani, a souligné, hier, en marge de la réunion préparatoire des points focaux et négociateurs africains sur les changements climatiques tenue à Alger du 16 au 18 novembre en prévision de la Conférence africaine des ministres de l'Environnement sur les changements climatiques après 2012, prévue à Alger du 19 au 20 de ce mois, que les effets dévastateurs des gaz à effet de serre ont poussé les populations dans le continent africain à l'émigration climatique. «L'émigration climatique est un enjeu majeur. Il faut reconnaître ce phénomène, lui donner la reconnaissance nécessaire pour que les pays émetteurs puissent bénéficier du soutien financier et technologique pour assurer le développement. Les populations ne veulent pas émigrer, mais sont poussées à l'émigration par les effets aggravés par les changements climatiques dont la déforestation, la désertification et d'autres phénomènes extrêmes que nous avons vécus en Afrique et que nous allons vivre avec plus d'ampleur dans les années à venir», a répondu le ministre à une question d'InfoSoir Pour sa part, Kamel Djemouai, expert algérien point focal en changements climatiques, a expliqué qu'on essaye de faire l'amalgame entre la crise financière et le processus des changements climatiques. «Alors qu'ils sont complètement séparés. On est en train de gérer des questions qui durent depuis plus de 80 années. Ce qu'on demande, ce sont les finances, le renforcement des capacités, le transfert technologique et autres aides et soutien qui figurent et dans le cadre de la convention sur les changements climatiques et dans le protocole de Kyoto. La crise financière, quant à elle, concerne les autres domaines», a-t-il repris. Cette réunion préparatoire des experts et des points focaux qui se tient à la veille de la tenue de la 14e conférence des parties sur les changements climatiques prévue du 1er au 12 décembre prochain en Pologne, prépare les négociateurs points focaux africains pour essayer de savoir négocier les différents points selon M. Djemouai. «L'Algérie qui a été élue présidente du groupe Afrique des changements climatiques à Bali (Indonésie) en décembre 2007, organise et coordonne régulièrement les réunions du groupe Afrique en assurant le leadership du groupe pour s'assurer d'avoir des positions communes du groupe Afrique lors des négociations. Elle est en train d'offrir à l'Afrique l'opportunité d'une unité des points de vue pour défendre nos positions dans le cadre de ce processus particulièrement en matière d'adaptation, de renforcement de capacités, demande des financements, faire de vrais engagements des pays développés par rapport aux pays africains», a-t-il précisé. M. Djemouai tient à rappeler que les pays développés ont été, depuis plus de 80 ans, responsables des «GES», Gaz à effet de serre, dont nous ressentons les effets et les impacts dévastateurs sur l'Afrique (sécheresse, désertification, aridité, inondations... et tout événement climatologique extrême).