Après avoir réglé les formalités d'embarquement, la quarantaine de journalistes, membres ou pas du club de presse de Wataniya Télécom Algérie, prennent le vol AH 6 310 à 22h 30 à l'aéroport d'Alger pour atterrir vers 00h 30 à l'aéroport Tiska de Djanet. Des Toyota 4x4 les attendent pour les acheminer vers Ténéré Village, un hôtel situé à 20 km de l'aéroport et à 8 km de la ville. Certains veillent jusqu'au matin pour contempler les paysages féeriques et ne pas rater le très beau lever de soleil en cette matinée de février… Ce reproche émane du directeur du village-hôtel, Ahmed Khirani, gérant, par ailleurs, de l'agence de voyages qui chapeaute le circuit du club de presse de Nedjma en s'adressant aux retardataires qui ne sont pas encore levés à 8h 30. Le petit-déjeuner est agrémenté de m'semen et de galette kabyle. A la sortie, près des 4x4, des hommes Bleus (guides touristiques et chauffeurs), attendent les invités pour les transporter à Tinamali, sur 150 km de circuit. Certains membres de la délégation découvrent pour la première fois la région du Tassili. Plusieurs chauffeurs sont polyglottes. Ils affirment avoirs appris de nombreuses langues au contact de touristes étrangers au cours de circuits organisés à Djanet ou ailleurs. Le modulateur (kit lecteur de flash disque spécial véhicule) est placé et, tantôt, c'est le rythme du Tindi local ou malien qui égaie l'atmosphère, tantôt celui de la troupe Tinariouine qui chante avec le fameux Carlos Santana et le regretté Othmane Bali décédé tragiquement en 2005 lors d'une inondation qui avait touché la région. Le convoi traverse un désert rocheux et sablonneux. Tafaloulate, une zone de passage de harragas vers la Libye, nous dit-on, Oued Inouar, Oued Tinmanta, Oued Amais, Oued Abdenoufak et enfin Isoudad. Arrivés à destination, les journalistes doivent parcourir, à pied, près de 700 m pour arriver aux grottes, témoin de milliers d'années d'histoire avec leurs peintures et gravures rupestres. Les chauffeurs sont déjà autour de leur braise pour préparer l'inévitable thé. Trois jeunes Touareg ont dressé la table pour le déjeuner «self-service». Les crudités proposées viennent du jardin du gérant de Ténéré-village. «Ma devise est de servir frais, bio et local !», nous dit-il. Les Touareg n'ont ménagé aucun effort pour mettre leurs invités à l'aise. Certains chauffeurs deviennent des spécialistes du thé et exigent la prise de 3 verres consécutifs ! La distribution d'affiches et instructions sur la nécessité du respect des sites archéologiques et de la protection de l'environnement est faite par Aïcha, cadre à l'Office national du parc du Tassili. Dans les prospectus, il est indiqué que la région du Tassili est unique dans son genre dans le monde arabe et compte parmi les 3 sites diversifiés et les plus riches en Afrique. Elle compte une zone humide classée parmi le site Ramsar depuis 2001 et dans le réseau de protection de l'homme et de l'environnement mis en place en 1986 par l'Unesco. Elle est aussi classée patrimoine culturel et naturel par la même entité. A Tine Aressou, nous ne pouvons qu'être admiratifs devant les peintures rupestres vielles de 10 000 ans, des représentations d'animaux aux couleurs qui existaient à l'époque (le noir, le blanc, le rouge, le jaune...). «Ils ont été peints à base d'ocre rouge mélangée avec du sang d'animaux, ou d'ocre blanc mélangé à du lait», nous explique M. Ilias Abdallah, un guide touristique. Aujourd'hui encore, la région du Tassili compte une faune très importante (le fennec, le guépard, le loup, la gazelle, le mouflon, le lièvre, l'antilope, le chacal…). Othmane Bali n'a pas été oublié n Au village-hôtel Ténéré, une soirée musicale a été organisée en hommage à Othmane Bali, l'une des sommités du chant targui. Elle a été animée par son fils Nabil Bali et sa troupe dans laquelle sa sœur Houda chante aussi.