La série de fusillades dans les universités et les écoles est devenue «un phénomène mondial» qui nécessite d'investir davantage dans l'éducation et le suivi des étudiants, affirme un professeur à l'université américaine de Virginia Tech. «Ces fusillades sont devenues un phénomène mondial. C'est tout de suite pire aux Etats-Unis parce que l'accès aux armes y est si facile. Mais la Finlande et l'Allemagne ont eu des attaques», souligne-t-elle. Elle dénonce la littérature, notamment sur Internet, qui tend à glorifier ce type de tueur en racontant par le menu les préparatifs, les manifestes et même les dialogues reconstitués de leurs tueries. «Il faut comprendre que ces tueurs cherchent la renommée avant tout. Ils veulent réaliser une performance la plus horrible possible, la plus sanglante, la plus effrayante», s'alarme-t-elle. «Nous ne savons pas répondre à ces étudiants qui ont des problèmes psychologiques, ici comme à l'étranger. Nous n'avons pas le personnel pour les conseiller», dit ce professeur qui note que sur son campus, en 2007, il y avait un conseiller psychologique pour 2 700 étudiants. Le 16 avril 2007, à l'université Virginia Tech, un étudiant sud-coréen de 23 ans avait tué 32 étudiants et professeurs avant de se donner la mort, faisant de cette tragédie la plus sanglante fusillade dans une université aux Etats-Unis. Lucinda Roy, professeur d'anglais, est une des rares enseignantes à avoir remarqué les tourments de Cho Seung-Hui. Elle l'avait signalé aux services psychologiques de l'université, qui, faute de personnel et à cause de strictes règles de confidentialité, n'ont pas su mesurer le danger.