On ignore encore presque tout de l'auteur de la tuerie de Virginia Tech qui a fait 33 morts, soit la plus grande tuerie jamais perpétrée dans un établissement scolaire américain, mais les auteurs de ces attaques sont souvent des solitaires incapables de faire face à une perte ou un échec, estiment les experts. Le profil le plus courant de ces tueurs: quelqu'un qui est «isolé, reclus et asocial», affirme le directeur de la psychiatrie du travail à la prestigieuse Johns Hopkins University. Du tueur de Norris Hall, un bâtiment du gigantesque campus de l'université de Virginia Tech, où il a abattu une trentaine de personnes après deux série de fusillade, avant de se suicider, on ne connaît que les bribes rapportées par des témoins. Il s'est aussi montré méthodique et déterminé. Il est revenu à deux reprises dans une salle de classe pour tirer à plusieurs reprises sur ses victimes. Hier, peu après 07h 00, une première fusillade a éclaté dans une résidence de cet immense campus, faisant deux morts, un homme et une femme. La police, croyant l'incident isolé, a fait évacuer le bâtiment et entamé son enquête. Mais deux heures plus tard, une seconde fusillade a éclaté dans un autre bâtiment, abritant les salles de classe des élèves ingénieurs : ce drame rappelle celui de Columbine (Colorado), qui avait traumatisé le pays quand deux lycéens avaient tué 12 camarades et un professeur avant de se suicider le 20 avril 1999. Au moment où George W. Bush a déclaré que «le pays était sous le choc», des parents ont commencé à critiquer hier soir les autorités pour ne pas avoir fermé le campus après la première fusillade et avoir tardé à alerter les étudiants, par haut-parleur et Internet, qu'un tueur se promenait dans le campus. Selon la police, le tireur possédait deux armes et beaucoup de munitions et aurait cadenassé les portes du bâtiment avec des chaînes pour empêcher les gens de fuir. Les hôpitaux de la région ont accueilli au moins 21 blessés. Certains touchés par des tirs, d'autres se sont blessés en sautant par les fenêtres.
