La géomancie est un procédé de divination qui consiste à interpréter les figures formées par le jet, sur une surface plane, d'une poignée de terre ou de sable. C'est le t'arq bî al-h'as'a des anciens Arabes, le khat ou le darb al-raml des Maghrébins. Ibn al Arabi, au IXe siècle, décrivait ainsi le t'arq : «Le devin s'assied et fait tracer, par un jeune garçon à son service, des lignes sur le sable ou de la poussière ; il les trace avec agilité et promptitude, de manière qu'il soit impossible de les compter. Puis, sur l'ordre du maître, il les efface deux à deux, tout en disant : ‘'Vous deux, témoins oculaires de la volonté des dieux, faites apparaître promptement l'évidence''. S'il ne reste à la fin que deux lignes, c'est signe de succès, mais s'il n'en reste qu'une, c'est signe d'échec et de malheur.» A la même période, Abû Zayd al Ansari décrit ainsi la pratique : «Le t'arq est l'acte de l'homme qui fait des traits sur le sol, d'abord, à l'aide de deux doigts, ensuite, à l'aide d'un seul doigt». Comme chez Ibn ‘Arabi, on récite la formule demandant aux traits de servir de témoins. Le khat al-raml apparaît comme une évolution du t'arq, la pratique divinatoire s'effectuant avec du sable, ce que confirme le nom, khat al-raml, «écriture avec du sable» ou darb al-raml «fait de frapper avec du sable».