Condition n Pas d'amnistie générale sans la reddition de tous les terroristes en même temps et sans référendum. «L'amnistie générale est soumise à deux conditions majeures. Premièrement, elle est conditionnée à la reddition de tous les terroristes en même temps. Deuxièmement, cette amnistie sera soumise à un référendum populaire.» C'est ce qu'a indiqué Farouk Ksentini, président de la Commission nationale de protection et de promotion des droits de l'homme, lors d'une conférence-débat qui a eu lieu jeudi au forum d'El-Moudjahid. L'orateur a précisé que l'amnistie concerne exclusivement le terrorisme. Interrogé sur la possibilité de son élargissement à d'autres catégories, notamment l'amnistie fiscale, M Azzi, chargé du dossier de la réconciliation nationale présent lors du forum, a souligné que l'article 47 de la Charte sur la paix et la réconciliation nationales donne en effet au Président la prérogative de l'élargir. Abordant la question des droits de l'homme en Algérie, Farouk Ksentini a souligné que la situation s'améliore graduellement. «L'Algérie est un pays émergent en matière de droits de l'homme et de démocratie», a-t-il affirmé. Avant d'ajouter : «L'Algérie est classée deuxième en la matière après l'Afrique du Sud.» «Les droits de l'homme ne vont pas aussi bien qu'en Europe, mais ils vont mieux que ce qu'ils étaient, d'autant qu'il y a un arsenal de mesures pour les promouvoir ainsi qu'une volonté politique et une aspiration populaire.» «Nous sommes optimistes quant à l'avenir des droits de l'homme en Algérie, si nous ne pouvons pas lancer une fusée dans la lune, nous pourrons toutefois réaliser un Etat de droit dans les prochaines années», a avancé M. Ksentini. Ce dernier a, cependant, avoué qu'il reste encore beaucoup de choses à faire notamment en matière des droits de la femme et des droits sociaux. Il a rappelé que l'Algérie a été accusée pendant des années, de transgresser les droits de l'homme alors qu'elle luttait seule contre plus de 25 000 terroristes.» «A cette époque-là, l'Algérie était seule, elle a été accusée d'opprimer l'opposition alors qu'elle luttait contre le terrorisme. Mais la situation a changé après les attentats terroristes du 11 septembre qui ont ciblé la plus grande puissance au monde. Ce n'est qu'en 2001 que le monde a pris conscience du sérieux danger que représente le terrorisme.»