Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a, au cours de sa prestation de serment, hier, pour un troisième quinquennat, fixé l'approfondissement de la réconciliation nationale comme l'une des priorités de son programme de continuité. Le chef de l'Etat s'est dit «déterminé», dans un discours à l'occasion de la cérémonie d'investiture au palais des Nations (Alger), à poursuivre et approfondir la démarche de réconciliation nationale, une démarche, a-t-il dit, que le peuple algérien «a massivement soutenue, a permis le retour à la paix civile et devra, à l'avenir, contribuer essentiellement à raffermir la cohésion sociale et à garantir la pérennité de l'unité nationale».Le président Bouteflika n'a pas donné des détails sur les actions qu'il compte mener. Pour en connaître les contours, il suffit de revenir à la campagne électorale pour la présidentielle durant laquelle il a dessiné les contours de cette politique. Tout d'abord, M. Bouteflika a réaffirmé son attachement à cette politique qui a permis de sortir le pays de deux décennies de sang et larmes. Aussi, en annonçant l'approfondissement de cette politique tout en louant ses vertus, le président Bouteflika a laissé entendre qu'elle reste perfectible, notamment lorsqu'il insistera dans son discours sur le fait que la démarche politique n'est pas limitée dans le temps, mais qu'elle se poursuivra afin de permettre aux «égarés» de rejoindre la communauté nationale. Même si une précision était nécessaire, question de dire que cette magnanimité avait des limites, puisqu'elle est assujettie à la reddition de tous ceux qui gardent encore les armes et qui continuent d'endeuiller les familles algériennes. Ce qui ressort du discours de Abdelaziz Bouteflika, c'est lorsqu'il déclare que «les conditions d'une éventuelle amnistie générale au profit de ceux qui persistent dans la voie de la violence ne saurait intervenir sans la reddition définitive et complète des derniers groupes terroristes qui sévissent encore, et ne peut se faire sans prendre en considération la volonté et la dignité du peuple, tout comme elle ne peut se concevoir aux dépens de l'intérêt du pays». La participation et l'implication de l'ensemble des Algériens à travers un référendum serait nécessaire, a-t-il précisé, affirmant que «toute idée d'amnistie est impossible sans celui-ci, qui permettra au peuple algérien de s'exprimer, parce que c'est le seul habilité à pardonner». C'est là la condition, la seule, aussi, pour envisager une éventuelle amnistie générale, qui serait contreproductive si elle venait à être décrétée sans prendre ces paramètres, comme réclamé à cor et à cri, par certains partis de l'opposition. A. R.