Pour Maury comme pour Ellis, le rêve lucide s'explique également par le fait qu'au cours du sommeil, une personne s'éveille partiellement, perçoit vaguement ce qui se passe autour d'elle, puis s'endort de nouveau, et s'imagine, en se réveillant, que tout ce qu'elle a vu dans la réalité s'est passé en rêve. De toute façon, pour ces auteurs, le rêve reste avant tout un phénomène physiologique : il a fallu attendre les analyses de la psychanalyse pour observer les aspects psychologiques du rêve. c'est ainsi que Freud, le fondateur de la psychanalyse, sans parler, comme Hervey de Saint-Denys, du rêve lucide, envisage son existence. «Il y a des gens qui manifestement savent qu'ils dorment et qu'ils rêvent et qui paraissent pouvoir diriger leur vie de rêve d'une manière consciente. Quand un dormeur de cette espèce est mécontent de la tournure que prend un rêve, il l'interrompt, sans se réveiller, et le recommence pour lui donner une autre conclusion». Il cite un exemple caractéristique : celui de l'étudiant qui, éveillé par sa logeuse parce qu'il doit aller à l'hôpital, rêve qu'il est déjà couché dans un lit et continue à dormir en pensant : «Puisque je suis à l'hôpital, je n'ai pas besoin de me lever pour y aller.» Il cite aussi un exemple personnel mais qu'il rapporte à la troisième personne : «Si son rêve l'a conduit dans une situation agréable, il se dira : "Je ne continue pas ce rêve. J'aime mieux me réserver pour une situation réelle''».