Des éleveurs de porcs ont lapidé, hier, mercredi, en Egypte, des vétérinaires et des policiers venus tuer leurs animaux en application d'un décret contre la «grippe porcine». «Les policiers et les services vétérinaires ont été accueillis dans un élevage de cochons à coups de pierres et ont dû rebrousser chemin sans prendre un seul porc», a indiqué un responsable de la sécurité. Cet incident, le premier qui ait éclaté entre éleveurs de porcs, principalement des chrétiens coptes, et les autorités, est intervenu dans la région de Khanka, dans le gouvernorat de Qaloubiya, à 25 km au nord du Caire. Les éleveurs ont érigé des barrages routiers, et certains ont lancé des pierres faisant voler en éclats les vitres des véhicules des services vétérinaires et de la police dépêchés sur place par le gouverneur. Alors qu'aucun cas de cette grippe ne s'est déclaré en Egypte, et que l'OMS n'a recensé aucun cas de contamination d'une personne par un porc, le gouvernement a ordonné, hier, mercredi, l'abattage des 250 000 cochons élevés dans le pays. Quelque 250 porcs ont déjà été abattus hier, et leurs propriétaires se sont vu allouer une somme de 1 000 livres égyptiennes (130 euros) par animal. Des éleveurs de porcs aux abords du Caire, en majorité des chiffonniers chrétiens, qu'on appelle les «zabalin», se sont dits révoltés par la décision du gouvernement.