Avis n L'utilisation de l'Internet dans notre pays demeure cantonnée au domaine du divertissement. Peu d'internautes profitent efficacement de cet outil moderne de communication. Ce qui fait de l'internaute algérien un pur consommateur des services du Net. En effet, hormis la presse écrite qui utilise la Toile régulièrement pour la mise en ligne de ses éditions électroniques, quelques institutions de l'Etat (ministères et administrations centrales) et les grandes entreprises qui publient des informations les concernant, l'utilisation d'Internet chez nous reste embryonnaire. Souvent les internautes algériens, surtout les jeunes, se contentent d'envoyer des courriers électroniques (les e-mails), de chater (la messagerie instantanée) et de procéder à divers téléchargements (musique, films, logiciels, documentation…) qui sont, en fait, des piratages informatiques. Mais dire que tous nos internautes n'utilisent pas Internet à des fins pédagogiques ou scientifiques relèverait de l'exagération. Il existe, en effet, de nombreux utilisateurs, particulièrement des chercheurs, des enseignants et des étudiants, qui l'utilisent dans le domaine de la recherche. On assiste, depuis quelque temps, à la multiplication et au développement des webblogs (une sorte d'un site web hébergé gratuitement où on peut développer un journal personnel) qui démontre dans une certaine mesure le début d'une évolution. Cependant, évoquer le problème du contenu local dans la Toile est une autre paire de manches. «L'opération Ousratic est noble dans la mesure où l'on a voulu doter d'un seul coup six millions de familles d'ordinateurs. Mais donner un micro-ordinateur sans contenu, c'est comme donner un téléviseur sans images», a estimé Hamid Bessalah dans une interview accordée à un magazine spécialisé en octobre dernier. Ainsi, le retard qu'accuse l'Algérie dans le développement d'un contenu national est énorme. Par ailleurs, de nombreux services peuvent être créés sur le Net comme cela se fait partout dans le monde à l'instar des ventes en ligne (le e-commerce), l'utilisation d'Internet dans la gestion des administration (la e-administration), l'enseignement en ligne, etc. «Dans la plupart des pays utilisateurs d'Internet, plusieurs services sont accessibles via le Net. On peut solliciter un extrait de naissance à la mairie ou tout autre document administratif, consulter les prix de tous les produits existant sur le marché, les acheter, chercher un livre dans une bibliothèque, etc.», note Mohamed, un ingénieur en informatique, tout en regrettant que «chez nous, l'Internet est réduit aux sites de rencontres où l'on discute tout le temps». Pourtant, cet outil moderne de communication génère, sous d'autres cieux, des richesses, des emplois et le développement tous azimuts pour la société. «Car dans ces pays, on a tout simplement fait confiance à l'informatique en général et à Internet en particulier», note cet ingénieur désabusé.