Résumé de la 3e partie n Toujours dans sa grotte, Zalgoum jette un sort à son frère qui vient de lui couper une main... On fit venir des praticiens des villages puis des pays environnants, mais aucun n'arriva à faire l'extraction : le genou pendant ce temps enflait et bientôt devint énorme et si douloureux que le jeune homme dut s'aliter. Il resta dès lors cloué dans un coin, où il geignait nuit et jour, sans pouvoir marcher ni même seulement faire un mouvement sans crier. Pendant ce temps, la nouvelle qu'une voix mystérieuse sortait d'une grotte de la forêt s'était répandue dans le royaume et bientôt parvint aux oreilles du prince, qui en fut fort intrigué. Il fit aussitôt publier qu'il donnerait une grande récompense à quiconque ferait sortir de son abri la jeune fille. Une vieille sorcière se présenta, qui se fit fort d'y arriver. Le prince lui réitéra sa promesse. — Mais, lui dit-il, je veux être le premier à voir la femme, si du moins c'en est une, au moment où elle sortira. — Rien de plus facile, fit la sorcière. Pendant que j'opérerai devant la grotte, cache-toi dans les environs et tiens ton cheval prêt. Dès que la fille sortira, précipite-toi, empare-toi d'elle et emporte-la. La vieille femme prit alors de la farine, du sel, de l'eau, un plat à cuire la galette, puis se dirigea vers la forêt. Arrivée devant la grotte, elle creusa un foyer rudimentaire, y alluma du feu, puis sur trois pierres plates posa son plat, mais à l'envers, le fond tout couvert de suie vers le haut. Ses gestes étaient malhabiles, avec les mains elle tâtonnait de droite et de gauche, s'emplissait de suie, se piquait aux épines. Zalgoum la regardait de l'intérieur. Elle fut d'abord amusée puis, prenant pitié de la pauvre vieille, qui visiblement n'y voyait pas, elle lui cria : — Ma mère, tourne ton plat, tu l'as placé à l'envers. — Ma fille, dit la sorcière, je n'y vois pas, avec l'âge mes yeux sont usés. S'il te plaît, viens m'aider. Je suis dans une grotte, dit Zalgoum, j'ai peur d'être enlevée si je sors. — Et qui t'enlèvera ? fit la sorcière, tu vois bien que nous sommes seules ici. Zalgoum regarda de droite et de gauche par les fentes de la grotte et, ne voyant personne, sortit. Elle prit le plat, le renversa, y déposa la galette. — Maintenant, vieille mère, tu n'as plus qu'à surveiller ta galette jusqu'à ce qu'elle soit cuite. Moi, je rentre dans ma grotte. Le prince aussitôt sortit de sa cachette et fondit sur elle. Zalgoum se mit à se débattre. — Tu m'as trahie, cria-t-elle à la vieille. — Qui que tu sois, lui dit le prince, tu n'as rien à craindre. Il ne te sera fait aucun mal. Je te demande seulement de me suivre dans ma maison. Zalgoum, se voyant prise, regarda le prince. Elle vit qu'il n'avait rien de farouche. Aussi accepta-t-elle de le suivre. Il l'installa dans la plus haute pièce du palais et, comme il voulait l'épouser, il interdit que quiconque montât la voir avant le jour des noces. (à suivre...)