SOS C?est un homme plein d?amertume qui s?est présenté au siège de notre rédaction pour dénoncer «la hogra» dont il fait l?objet depuis des années. Mourad Bouchemat, le désormais ex-secrétaire général de l?APC de Jijel, puisque c?est de lui qu?il s?agit, ne trouve pas les mots qu?il faut pour qualifier l?«injustice» qui le frappe depuis qu?il a osé s?opposer, en 1994, au projet de rénovation de l?hôtel Kotama (ex-Casino) initié par la Délégation exécutive communale d?alors. «Tous mes déboires ont commencé ce jour-là. En tant que secrétaire général de la commune, je ne pouvais cautionner un tel projet vu son coût plus qu?excessif : quelque 30 millions de dinars pour rénover une infrastructure hôtelière d?une quarantaine de chambres», dit-il, dépité. Cette attitude a valu à M. Bouchemat, selon ses dires, un licenciement pur et simple en janvier 1995. Après «plus de 50 recours», il sera finalement réintégré et affecté au bureau local de l?emploi des jeunes, mais sans aucune notification ni fonction précise : «Je me présentais chaque jour à mon lieu de travail, de 1995 à juin 1999, pour? ne rien faire. Pour autant, je n?avais pas le droit de m?absenter. J?étais surveillé de très près.» Cette situation a duré jusqu?en juin 1999, date à laquelle le wali de Jijel décide d?affecter M. Bouchemat au poste de secrétaire général de l?APC de Taher. Deux mois plus tard, en août 1999, ce dernier sera sollicité par le président de l?APC de Jijel et par ses collaborateurs pour un «retour au bercail». «J?ai accepté l?offre rien que pour me rapprocher de ma famille, toujours installée à Jijel. Il faut dire que je me plaisais bien à Taher où j?étais estimé à ma juste valeur», note-t-il, précisant qu?«au début, tout se passait bien. De septembre 1999, date de mon retour, à février 2000, je n?ai pas eu le moindre problème à l?APC de Jijel. Toutefois, les problèmes ont commencé quand j?ai découvert, par hasard, une irrégularité relative à l?établissement d?un faux contrat par les services de l?APC. Je m?explique : il y avait un local appartenant à l?APC qui était loué à une association sportive. Du jour au lendemain, on décide de le sous-louer à un particulier, ce qui est illégal. Quand j?ai informé le président de l?APC de l?époque de cette histoire, j?ai été plus que choqué par sa réponse : ?En quoi cela te regarde ??, m?a-t-il dit. Depuis, mes relations avec les membres de l?APC se sont détériorées. Certains sont allés jusqu?à exiger mon limogeage, invoquant de faux prétextes, faute de quoi, ils boycotteraient les sessions de l?APC.» M. Bouchemat s?est élevé, par ailleurs, contre la décision prise en avril 2001 d?arrêter l?opération d?assainissement de la situation financière de l?agence foncière communale vis-à-vis de l?APC. «L?opération a dévoilé des irrégularités», affirme notre interlocuteur qui souligne que «des membres de l?APC ont bénéficié, après l?arrêt de l?opération d?assainissement, de lots de terrain à la faveur de la création d?un nouveau lotissement au bord de la plage par le directeur de l?agence foncière».