L'istiqsâm bî al-azlâm, condamnée par le Coran, est la bélomancie ou tirage au sort par des fléchettes. Une autre pratique, proche de la bélomancie, et qui n'est pas citée dans le Coran, est le d'arb bi al-qidâh'. En fait, zalâm et qidâh désignent le même objet, la fléchette sans pointe ni penne.L'istiqsâm se pratiquait dans les sanctuaires, alors que le qidâh' désigne toutes sortes de tirage au sort. Selon le témoignage des chroniqueurs, les Koraïchites possédaient, durant la période préislamique, des fléchettes – sur lesquelles étaient inscrits les mots «oui» et «non» –, placées dans un carquois et suspendues aux idoles de Hubbel et de Dhû al-Khalas'a. A ces deux fléches se sont ajoutées d'autres, portant les inscriptions : «bien», «mal», «fais», «ne fais pas», «pars», «ne pars pas», etc. Ainsi, quand un homme voulait faire un voyage, contracter un mariage ou s'engager dans quelques affaires, il s'adressait à l'officiant du temple qui tirait, pour lui, une fléchette. Si c'est la flèche qui porte le «oui» qui est retirée, il entreprend ce qu'il a prévu de faire, si c'est le «non», il s'en abstient. Quand il s'agissait de désigner un coupable, on procédait par élimination, ainsi on tirait des flèches jusqu'à ce que le coupable soit désigné. On sait que les nomades, quand ils se déplaçaient, emportaient avec eux leurs bétyles, ou pierres sacrées, et des pochettes où se trouvaient ces fléchettes.