Plan n Qu'il soit une option stratégique personnelle ou sous la contrainte, le choix de l'entraîneur Alain Michel de faire confiance aux jeunes du club, est en soi une véritable révolution. Bedbouda (19 ans), Koudri (22 ans), Bouchama (21 ans), Daoud (20 ans) et Amroune (20 ans), c'est avec ces jeunes, soit la moitié des joueurs de champ, que le Mouloudia a affronté la JS Kabylie, jeudi dernier au stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou lors du choc de la 29e journée du championnat de Nationale Une. Ces joueurs n'ont pas seulement démérité, mais ils ont tenu la dragée haute à une formation kabyle qui n'a pas perdu depuis 16 matchs et qui jouait tout simplement une place de leader. Mieux encore, l'attaquant Mohamed Amroun s'est permis le luxe de marquer le but égalisateur dès son entrée et dès sa première balle, illustrant toute la classe et l'état d'esprit de cette jeune classe mouloudéenne qui, apparemment, est bien partie pour reprendre le flambeau. D'autant que d'autres éléments, comme Belkheir (20 ans) ou Moumen (19 ans) voir des éléments juniors pétris de qualités sont prêts à assurer la relève. Et dire que dans un club comme le MCA, le passage de témoin est souvent difficile compte tenu des pressions que subissent de tout temps les entraîneurs et les dirigeants pour maintenir les cadres et les «stars» au détriment des jeunes qui se retrouvent poussés à la porte. Les Hachoud, Belkheïr, Deghiche et autres Asselah, sont parmi les quelques exemples de joueurs partis monnayer leur talent ailleurs et regrettés par le club. Mais cette fois, et par la force des choses, le Mouloudia tient une bonne cuvée qu'il n'a pas intérêt à lâcher et sur laquelle il peut bien construire. Le plus convaincu est, bien évidemment, l'entraîneur français Alain Michel qui, qu'on le veuille ou non, a réussi sa révolution de velours en écartant plusieurs anciens au détriment d'éléments d'avenir. Le travail du technicien français est à saluer à plus d'un titre car il n'est jamais aisé de tenter un tel coup de jouvence dans un club comme le Mouloudia où les pressions de toutes parts et l'environnement difficile font que de telles options relèvent de l'extrême audace. Pour leur part, les supporters sont plus que ravis de détenir une jeune classe d'avenir qui ne demande qu'à exploser et à s'épanouir en étant encadrée par des joueurs chevronnés, des internationaux de préférence pour gravir d'autres niveaux de performance. Aujourd'hui, l'équipe est bien placée pour jouer une joute internationale avec deux matchs à domicile (USMB et ESS) et un autre en déplacement (MCS) avec certainement les mêmes jeunes qui ont gagné leurs places de titulaires. Mais dans ce tableau idyllique, on ne cesse, du côté des dirigeants ou des grands décideurs, d'évoquer la venue d'un autre entraîneur alors que la raison devrait pousser ces derniers à préserver la stabilité de l'encadrement technique et la continuité dans le travail. Alain Michel avait d'ailleurs failli partir, il y a quelques mois, avant que le président Amrous et surtout le contrat en béton qu'il a signé ne fassent le contrepoids pour qu'il reste et termine au moins la saison. Cela n'a pas pour autant empêcher les dirigeants d'évoquer les venues de Jean-Pierre Papin ou celle de Robert Nouzaret, voir d'autres noms, comme si qu'Alain Michel était un demi-entraîneur alors qu'il est sollicité par des clubs et des sélections africaines. Une chose est certaine, le Français est toujours dans le flou quant à son avenir au Mouloudia, alors que selon ses proches, il serait tenté de prolonger son bail et de poursuivre son projet de construire une équipe compétitive pour les saisons à venir.