Position n Le Conseil de sécurité a affirmé à l'unanimité, dans une déclaration adoptée, hier, à l'issue d'un débat sur la relance de processus de paix au Proche-Orient, l'urgence d'une paix globale sur la base d'une solution à deux Etats. Le Conseil affirme «l'urgence de parvenir à une paix globale au Proche-Orient et la nécessité d'une action diplomatique vigoureuse dans ce but», proclame cette déclaration lue par le ministre russe des Affaires étrangères. Le Conseil appelle à «des efforts nouveaux et urgents de la part des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale, juste et durable au Proche-Orient, basée sur la vision d'une région où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix à l'intérieur des frontières sûres et reconnues». Le débat a rassemblé les chefs de la diplomatie britannique, française et turque. Les Etats-Unis étaient représentés par leur ambassadrice à l'ONU Susan Rice, qui a un rang ministériel, et non par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Mais ni Israël, qui en a rejeté à l'avance le résultat, ni les Palestiniens ne participaient à cette réunion. «Le moment est venu pour Israël de changer fondamentalement sa politique dans ce domaine, comme il l'a souvent promis, mais pas encore fait», a souligné le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-Moon. «L'action sur le terrain, ainsi qu'une détermination à négocier sur toutes les questions clés, y compris Jérusalem, les frontières..., seront les vrais tests de l'attachement d'Israël à la solution des deux Etats», a ajouté le SG de l'ONU tout en déplorant la «poursuite du blocus» de la bande de Gaza par Israël. Le chef de la diplomatie française, M. Kouchner, a réaffirmé qu'il «ne peut y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation». «Il faut que le gouvernement israélien entende ce message, ce message amical», a dit le ministre français. M. Lavrov, le MAE russe a affirmé, pour sa part, qu'au stade actuel, «le plus important est la reprise rapide des négociations entre Israël et les Palestiniens, ainsi que la réaffirmation de la base légale du principe des deux Etats». Par ailleurs, l'ambassadrice des Etats-Unis à l'ONU, Susan Rice, a souligné, hier, que l'administration du Président américain Barack Obama est déterminée à ne pas temporiser pour obtenir une solution au Proche-Orient basée sur le principe des deux Etats. Au cours d'un débat au Conseil de sécurité, destiné à relancer le processus de paix, Mme Rice a réitéré les appels de l'administration Obama à l'établissement d'un Etat palestinien, à la fin de la violence et à l'arrêt des colonies de peuplement israéliennes. «Nous n'avons pas intérêt à un processus qui traîne en longueur, mais nous voulons des résultats concrets. Nous ne devons pas temporiser», a-t-elle affirmé. «Une paix durable au Proche-Orient doit inclure une solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, avec Israël et la Palestine vivant côte à côte en paix et en sécurité», a ajouté la diplomate américaine. L'appel du pape l Le pape Benoît XVI a appelé ce mardi à surmonter les conflits du passé et à un dialogue «sincère» entre les religions, lors d'une visite sur l'esplanade des Mosquées à El-Qods. «Dans un monde tristement déchiré par les divisions, ce lieu sacré sert de stimulant et met aussi les hommes et les femmes de bonne volonté au défi de travailler afin que soient dépassés les malentendus et les conflits du passé et que soit ouvert le chemin d'un dialogue sincère destiné à construire un monde de justice et de paix pour les futures générations», a déclaré le souverain pontife lors d'une allocution sur le troisième lieu saint de l'islam. «Je demande humblement au Tout-Puissant de vous apporter la paix et de bénir l'ensemble des populations bien-aimées de cette région. Puissions-nous nous efforcer de vivre dans un esprit d'harmonie et de coopération», a-t-il ajouté. Benoît XVI est devenu le premier pape à pénétrer dans la mosquée du Dôme du Rocher sur l'esplanade des Mosquées, dans la Vieille ville de Jérusalem. Il a ôté ses chaussures avant de pénétrer dans le Dôme comme le veut l'usage. «La paix et la sécurité dont cette région est privée depuis plusieurs décennies ne pourront s'instaurer qu'avec la fin de l'occupation israélienne», a déclaré le mufti Mohammad Hussein en lisant une lettre qu'il a ensuite remise au pape. «Nous aspirons à un rôle actif de Votre Sainteté pour mettre fin à l'agression contre notre peuple, notre terre, et nos lieux saints, à Jérusalem à Gaza et en Cisjordanie», a-t-il ajouté.