Le Conseil de sécurité appelle à «des efforts nouveaux et urgents de la part des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale, juste et durable». Le Conseil de sécurité a affirmé lundi soir à l'unanimité l'urgence de parvenir à une paix globale au Proche-Orient sur la base de la solution à deux Etats, mettant sous pression un gouvernement israélien jusqu'ici peu enclin à s'engager dans cette voie. Le Conseil de sécurité affirme «l'urgence de parvenir à une paix globale au Proche-Orient» et «la nécessité d'une action diplomatique vigoureuse dans ce but», proclame une déclaration lue par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Le Conseil appelle à «des efforts nouveaux et urgents de la part des parties et de la communauté internationale pour parvenir à une paix globale, juste et durable au Proche-Orient, basée sur la vision d'une région où deux Etats démocratiques, Israël et la Palestine, vivent côte à côte en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues», poursuit la déclaration. Celle-ci a été adoptée à l'issue d'un débat au Conseil de sécurité sur la relance du processus de paix au Proche-Orient, organisé au niveau ministériel à l'initiative de Moscou. Le débat rassemblait notamment les chefs de la diplomatie britannique David Miliband, français Bernard Kouchner et turc Ahmet Davutoglu. Les Etats-Unis étaient représentés par leur ambassadrice à l'ONU Susan Rice, qui a rang ministériel, et non par la secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Mais ni Israël ni les Palestiniens ne participaient à cette réunion et Israël en a rejeté à l'avance le résultat. «Israël ne croit pas que l'implication du Conseil de sécurité contribue au processus politique au Proche-Orient», a dit son ambassadrice à l'ONU, Gabriela Shalev, dans une déclaration adressée à la presse. «Ce processus doit être bilatéral et laissé aux parties elles-mêmes.» Mme Shalev a ajouté que le moment de cette réunion était «inapproprié», son gouvernement étant en train de procéder à une évaluation de sa politique, avant la visite la semaine prochaine du Premier ministre (Benjamin) Netanyahu aux Etats-Unis. Lors du débat, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé en termes très fermes Israël à créer des conditions favorables à la paix, notamment en révisant sa politique en matière de colonies. «Le moment est venu pour Israël de changer fondamentalement sa politique dans ce domaine, comme il l'a souvent promis mais pas encore fait», a-t-il dit. «L'action sur le terrain, ainsi qu'une détermination à négocier sur toutes les questions clés, y compris Jérusalem, les frontières et les réfugiés, sur la base des engagements existants d'Israël, seront les vrais tests de l'attachement d'Israël à la solution des deux Etats», a ajouté le chef de l'ONU. Il a également déploré la «poursuite du blocus» de la bande de Ghaza par Israël. M.Ban a par ailleurs affirmé le droit des citoyens israéliens à vivre en paix et en sécurité, condamnant à cet égard les tirs de roquettes sur leur territoire, «profondément inacceptables, mais aussi totalement contre-productives» et qui «doivent cesser». Citant le président français Nicolas Sarkozy lors d'un discours à la Knesseth en juin 2008, M.Kouchner a réaffirmé qu'il «ne peut y avoir de paix sans l'arrêt total et immédiat de la colonisation». «Il faut que le gouvernement israélien entende ce message, ce message amical», a ajouté le ministre français. M.Lavrov a affirmé quant à lui qu'au stade actuel, «le plus important est la reprise rapide des négociations entre Israël et les Palestiniens, ainsi que la réaffirmation de la base légale du principe des deux Etats». Il a exprimé son soutien à l'initiative arabe de paix approuvée récemment par la Ligue arabe à Doha, qu'il a qualifiée de «partie intégrante de la construction du nouveau Proche-Orient».