Résumé de la 6e partie n La Fiancée du Soleil réussit à faire avouer au Ravisseur des fiancées son point faible. Elle transmet l'information à Ali Demmo... Au matin, Fiancée du Soleil, qui déjà depuis l'aube guettait la ligne bleue du lac, y vit surgir Ali Demmo, monté sur le bélier noir; le troupeau suivait à distance. Ali débarqua bientôt. Il trouva Génie Ravisseur mourant, étendu sur son lit comme s'il était déjà un cadavre. Il lui montra l'œuf de loin : — Tu es mourant, lui dit-il, mais tu as encore d'assez bons yeux pour voir ce que j'ai dans la main. Génie Ravisseur retrouva un peu d'énergie pour se lamenter bruyamment : — Pitié ! Ne le cassez pas. Ne me tuez pas et prenez celle de mes femmes qui vous plaira, ou bien... prenez-les toutes, prenez tout ce qui vous plaira. Mais ne brisez pas l'œuf. Pour que tu continues à ravir les jeunes fiancées, dit Ali, et il jeta l'œuf par terre. Génie Ravisseur aussitôt ferma les yeux. II se mit à haleter. Ali Demmo retira de l'œuf un cheveu si mince qu'on avait peine à le distinguer, Il le coupa. Génie Ravisseur poussa un cri effrayant, essaya de se dresser et… tomba mort sur sa couche. Ali Demmo hissa avec lui Fiancée du Soleil sur le bélier noir et ils s'élancèrent dans le lac. Quand ils arrivèrent, le prince faillit éclater de joie. — Je ne vous attendais plus, dit-il. — Rappelez-vous mes paroles, dit Ali quels que soient les obstacles ! Le prince se précipita sur le coffre pour l'ouvrir et y renfermer Fiancée du Soleil. — Inutile maintenant, dit Ali, car Génie Ravisseur n'est plus. Il ne leur restait plus que quelques journées de désert à faire encore. Le prince, tout à la joie de revoir Fiancée du Soleil, ne pensait plus qu'à la fête qu'ils allaient donner quand ils seraient revenus. Mais Ali Demmo veillait. La nuit, pendant que le prince et la princesse dormaient, il restait les yeux ouverts jusque tard dans la nuit, guettant le moindre bruit.. Un soir qu'ils étaient campés au pied d'un arbre, il entendit des voix sortir des hautes branches au-dessus de sa tête : c'étaient les oiseaux qui se parlaient entre eux. — Dommage, dit l'un, pour l'homme qui veille au pied de cet arbre. Il ne sait pas que cette nuit un serpent va venir lui souffler sur le visage et le changer en pierre. — Le pire, dit l'autre oiseau, c'est que, pour qu'il ressuscite, il faut que son ami tue pour lui son fils et vienne frotter la statue de pierre avec le sang qu'il aura lui-même fait couler. Ali Demmo était épouvanté et ne savait que faire réveiller le prince et la princesse et tout leur conter A quoi bon, puisque de toute façon, ils ne pourraient rien faire pour lui ? Les laisser dormir ? Mais quelle serait leur angoisse quand, à leur réveil, ils ne le trouveraient pas ! Ali résolut d'éveiller le prince seul. Celui-ci s'empara aussitôt de son sabre. — Quoi? Qu'y a-t-il ? — Pour l'instant, rien, dit Demmo. — Comment, pour l'instant ? Pourquoi m'as-tu réveillé ? (à suivre...)