Dans son message aux travailleurs à l'occasion de la célébration de la Fête internationale du travail, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié de «plaie» la question du chômage qui pèse lourdement sur le corps social. Mais la cacophonie qui entoure les chiffres du chômage est déroutante. Ainsi, le taux de chômage a été estimé par l'ONS (l'Office national des statistiques) à 13,8%, 14,2 en milieu urbain et 13,1% en zone rurale. Quant au ministère de la Solidarité nationale, il l'a situé autour des 11%. C'est Djamel Ould Abbès, premier responsable du département ministériel qui a annoncé en personne ce taux. Le nombre de chômeurs est estimé à 1 375 000 au mois d'octobre 2007, les hommes à la recherche d'un emploi sont beaucoup plus nombreux que les femmes. Sur l'ensemble des chômeurs, 78% sont des hommes et 22% sont des femmes. Les femmes au foyer représentent 72,4% de la population féminine économiquement inactive, (elles ne sont pas à la recherche d'un emploi, cette force de travail potentielle fait partie de la population inactive au même titre que les étudiants, les retraités et les personnes handicapées). Avec ce taux, cette catégorie d'inactifs domine au même titre que celle des étudiants. Notons par ailleurs, que la plupart des femmes qui se présentent sur le marché du travail, résident dans le milieu urbain. Les rurales ne représentent que 25,7 % du total des femmes à la recherche d'un emploi. Il faut souligner, en outre, que le taux de chômage augmente avec l'accroissement du niveau d'instruction. Il est de 4,2% pour les sans instruction et de 17% pour les universitaires. Cette constatation peut s'expliquer par la nature des emplois recherchés et exigés par les universitaires. Emploi de jeunes, dites-vous Quand on sait que des femmes de plus de 40 ans travaillent dans le cadre du dispositif de l'emploi de jeunes, il devient impérativement nécessaire de se demander où commence et où s'arrête le statut de «jeune», et si les salaires perçus ne sont pas beaucoup plus un «acte de charité» qu'un droit découlant du principe d'un travail décent où les droits sociaux sont respectés. Il est tout de même inconcevable que des femmes universitaires continuent à percevoir 8 000 DA par mois, particulièrement au niveau des APC... Lire demain notre dossier : «Femme au travail : encore du chemin à faire»