L'analyse de l'économiste Saliha Badaoui-Ouzir reflète, de toute évidence, la réalité de la société algérienne qui peine à dépasser certaines circonspections rétrogrades. Néanmoins, elle donne à réfléchir sur les raisons qui poussent ces milliers de femmes à braver ces contraintes et à s'accrocher à leurs carrières professionnelles. S'agit-il d'une question d'ordre économique, d'indépendance financière, d'affirmation de soi ou autre ? Ces interrogations ont été largement détaillées dans l'intervention de Mme Malika Remaoun, chercheur au Crasc dans une des publications de l'Institut méditerranéen sous le titre : Les algériennes, citoyennes en devenir. Selon le document, les femmes travaillent dans leur grande majorité pour elles-mêmes. Autrement dit, pour leur existence en tant que personnes à part entière à travers leur autonomie économique, leur égalité, l'affirmation de soi et pour avoir des contacts sociaux. Cette perception que les femmes ont de leur rapport au travail est vue par notre chercheur comme «une approche très positive, et ce, même si certaines mettent notamment en avant les contraintes financières». Tous ces éléments sont «annonciateurs d'une nouvelle dimension que les femmes donnent au travail et à leur projet de vie.» Il est vrai, reconnaît-elle, que ce sont les conditions matérielles des femmes qui sont à l'origine de cet arrangement entre vie personnelle et vie professionnelle. Elle espère, toutefois, que «ces nouvelles situations se transforment en tendance lourde dans le choix de vie des femmes».