Le ministère de la Solidarité a initié un projet de loi sur la protection et la promotion des personnes âgées. «A partir de ce projet de loi, il y a un certain nombre d'axes importants qui ont été définis par notre secteur, notamment un axe de recherche en direction des personnes âgées qui ont dépassé 60 ans», nous dit le SG du ministère de la Solidarité, Bouchenak Khelladi, qui note que ces recherches et études vont se faire au niveau des 28 centres et établissements d'accueil (plus 3 Diar Er-rahma pour un total de 31 établissements). «Nous allons faire des recherches sociologiques, anthropologiques et de santé sur les personnes âgées qui vivent chez nous pour savoir pourquoi elles se trouvent chez nous, quelles sont les causes de leur abandon par leur famille, etc.» Par ailleurs, et étant donné qu'en Algérie on compte 3 millions et demi de personnes âgées, certains phénomènes de vieillissement et certains autres phénomènes sur le vécu des personnes âgées en milieu familial ou en dehors, sont totalement inconnus, relève M. Khelladi. C'est pourquoi les pouvoirs publics en charge de la population du 3e âge, comptent sur l'aide des sociologues, psychologues, anthropologues et médecins pour faire des enquêtes poussées pour comprendre le phénomène du vieillissement en Algérie. «Nous ferons selon un échantillonnage ces enquêtes qui nous permettront de comprendre tous les phénomènes liés au vieillissement en Algérie et aussi à la gérontologie (étude du vieillissement) et la gériatrie qui cherche après les causes de certaines maladies directement liées à la vieillesse», note-t-il. Un autre type de recherche est lié à la formation : en Algérie il n'y pas encore de spécialité de gérontologie ou de gériatrie. «Nous pensons qu'il faut commencer avec l'aide de l'université, des ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé, à former un noyau de médecins, de psychologues, de sociologues qui pourraient s'occuper spécialement de ces formations (gériatrie et gérontologie)», souligne le représentant du département de la solidarité. «Il faut que ces personnes soient correctement formées pour être en mesure d'assurer une meilleure qualité de prestation au profit de ces personnes âgées au niveau des foyers», estime-t-il. Le troisième axe porte sur l'amélioration des conditions de prise en charge au niveau de nos structures. «Il est évident que nos structures ne peuvent pas remplacer le milieu familial, mais nous avons une stratégie de renforcement des acquis actuels de prise en charge, voir comment améliorer la qualité de la prestation de service au sein des foyers pour personnes âgées et/ou handicapées gérées par notre secteur», affirme M. Khelladi. Quatrième et dernier axe de la politique future de prise en charge des seniors en Algérie, celui de «la prise en charge à domicile» et le «maintien à domicile» des personnes âgées. Il est notamment question de voir «comment impulser une dynamique nouvelle auprès des populations pour que, avec l'aide de l'Etat et du mouvement associatif, on puisse agir auprès des personnes âgées, dans leur milieu de vie, dans leur milieu familial, les aider et les accompagner pour qu'ils puissent mener leur vie «correctement» et surtout, profiter de leur savoir et de leur savoir-faire en tant que seniors d'un groupe d'âge important en Algérie, et qui va augmenter d'année en année, et participer au développement économique et social du pays».