Résumé de la 83e partie n Lamson est arrêté. Les organes de Percy sont étudiés par des sommités de l'époque. Il y a, notamment, le docteur Stevenson qui découvre de l'aconitine. La preuve de la culpabilité de Lamson ne fait pas de doute. Certes, Stevenson n'a pas pu extraire l'aconitine du cadavre de Percy, mais les expériences qu'il a faites ont été concluantes. L'injection à des souris d'extraits d'organes de la victime produit les mêmes effets que l'injection d'aconitine : la mort ! Le procès de Lamson commence en mai 1882. Le tribunal est présidé par sir Henry Hawkins, le ministère public est représenté par sir Herschell. Lamson, lui, est défendu par Montagu Williams, un avocat ambitieux qui compte sur ce procès, dont toute la presse parle, pour se faire un nom. Après les premières journées consacrées au récit des faits et à la lecture des griefs retenus contre Lamson, on en vient aux preuves. Le 11 mai, les pathologistes Dupré et Stevenson montent à la barre. Ils donnent les conclusions de leurs analyses. Stevenson décrit dans le détail ses expériences sur les souris. Il conclut : — un gramme d'aconitine est mortel. Il suffisait à l'accusé d'en enduire la capsule, puis de la remplir de sucre pour faire passer le goût amer, et la victime ne se rendait compte de rien ! Mon collègue et moi, nous sommes convaincus que le jeune Percy a été empoisonné à l'aconitine ! Dès qu'il a fini de parler, l'avocat de la défense demande la parole. — professeur Stevenson, vous venez de dire que vous êtes convaincu que le jeune Percy a été empoisonné à l'aconitine ? — oui ! — vous en êtes absolument sûr ? — oui ! — pouvez-vous nous dire comment vous avez procédé ? — j'ai suffisamment décrit mes expériences ! — il ne s'agit pas d'expériences, mais de méthode ! Le public, les jurés comme les juges sont étonnés : devant les preuves données par les experts, quelle réponse compte apporter la défense ? L'avocat répète, en martelant les mots : — il ne s'agit pas d'expériences, mais de méthode ! Le savant ne sait que répondre. L'avocat se tourne alors vers les jurés. — Le professeur Stevenson, en tant que savant, se devait de suivre les progrès de la science. Et pourtant, il me semble – et je suis étonné d'en faire la constatation – qu'il n'a pas entendu parler de la récente découverte de savants italiens qui ont produit une grande sensation parmi les toxicologues européens ! Est-il permis de supposer qu'il ne connaît pas les résultats des travaux de ces chimistes qui ont prouvé de façon incontestable que les cadavres d'hommes qui n'ont jamais absorbé de médicaments à base d'alcaloïdes se développent, sous l'action de la putréfaction, des substances alcalines ? (à suivre...)