Résumé de la 84e partie n Au procès de Lamson, Stevenson expose les résultats de ses analyses. Mais l'avocat de la défense les conteste, au nom même de la science ! C'est la stupeur dans le public. Comment, cet avocat ose-t-il parler de la sorte au professeur Stevenson, l'une des sommités de la toxicologie anglaise de l'époque ? Le procureur et le président du tribunal n'en revenaient pas. L'avocat se tait un moment, conscient d'avoir marqué des points. Il se retourne vers le toxicologue. — Professeur, ne savez-vous pas que dernièrement, on a constaté, en Italie, que des toxicologues ont pris des substances naturelles produites par le corps après la mort, pour du poison ? L'avocat a adressé une question à Stevenson mais celui-ci n'y répond pas. L'avocat se tourne alors vers le jury. — Des meurtres ont été imputés à des innocents alors qu'ils n'ont commis aucun crime, sur la simple foi de ces substances trouvées dans les cadavres ! Mais heureusement des toxicologues avertis ont pu rétablir la vérité ! Il y a un silence dans la salle. Mais l'avocat n'a fait qu'annoncer la couleur. Il s'adresse au président du tribunal. — Votre honneur, si vous le permettez, je vais appeler à la barre le professeur Tildy, que j'ai consulté dans cette affaire. Le professeur Stevenson pâlit. Il connaît bien Tildy, un de ses adversaires notoires. L'avocat, Williams, connaît bien la rivalité entre les deux professeurs, c'est pourquoi il a consulté Tildy et c'est lui qui lui conseillé d'évoquer les dernières découvertes faites en Italie. Il savait que Stevenson, conservateur comme il est, n'est pas intéressé par l'actualité toxicologique. — Jouez cette carte et vous serez gagnant ! Tildy reprend les informations données par l'avocat, en donnant des précisions. Il fait un brillant exposé que tout le monde écoute avec intérêt. On apprend ainsi que dès 1865, le chimiste Marquardt avait réussi à extraire de cadavres, décédés de mort naturelle, un produit toxique, la conicine, un violent poison, utilisée par les criminels. Le produit extrait par Marquardt a été produit sous l'effet de l'acide molybdico-phosphorique qui a produit un dépôt de couleur jaune, semblable à celui que forme la conicine. Il a également la même odeur que lui, une odeur d'urine de souris. Le professeur Tildy regarde le professeur Stevenson. Il est sûr qu'il ne connaît pas les travaux de Marquardt, ou alors, s'il les connaît, il les a négligés ! — C'est là, dit Tildy, un fait aujourd'hui admis par les toxicologues. Comment ne pas y tenir compte ? — Mais il y a aussi la découverte de Francesco Selmi… Il s'arrête, puis répète. — On ne peut ignorer les découvertes de Selmi. Certes ses découvertes sont récentes, mais déjà elles ont été adoptées par la plupart des pays civilisés ! Il regarde Stevenson. — Professeur, avez-vous lu l'ouvrage du professeur Selmi ? (à suivre...)