Résumé de la 86e partie n L'expert produit par l'avocat de la défense, le professeur Tildy, rapporte des cas où la présence de poison dans un cadavre pourrait-être naturelle. Le professeur Tildy continue. — les résultats de cette expérience ont incité le professeur Selmi à approfondir sa réflexion. Il a repris les réactions chimiques pour permettre d'établir la différence entre le poison et les extraits provenant des cadavres. C'est ainsi qu'il a découvert que la delphine produit un dépôt caractéristique sous l'action de l'hyposulfite de l'or et du sodium, alors qu'avec les extraits, les mêmes agents restent inactifs. C'est ainsi que le professeur Selmi est arrivé à la conclusion que le général Gibbone est mort d'une mort naturelle. Après son décès, des alcaloïdes s'étaient formés dans son corps, sous l'effet de la putréfaction. Quant au malheureux domestique accusé, il a été libéré ! Le public, naguère hostile, est acquis par l'exposé de Tildy. On croyait que Stevenson a démontré la culpabilité de Lamson, mais voilà qu'il en doute fortement maintenant. Mais il n'y a pas que l'affaire du général Gibbone. Une autre affaire, encore plus significative, est citée, au cours du procès. Elle a été également rapportée par le professeur Selmi. Cette fois-ci, il s'agit d'une veuve de Crémone, du nom de Sonzogno, qui est morte subitement. On a alors soupçonné un empoisonnement et, quelques jours après sa mort, on a demandé à des toxicologues de l'autopsier. C'est ainsi qu'on a découvert des traces de morphine et on impute à ce produit la mort de la veuve. On soupçonne un empoisonnement et des suspects sont désignés, mais comme il n'y a pas de mobile apparent du crime, on n'arrête les poursuites. C'est alors que le tribunal désigne d'autres experts pour refaire l'autopsie. Leur rapport est formel : le cadavre de la veuve contient bien un alcaloïde, mais il ne s'agit pas de morphine. On appelle alors le professeur Selmi pour arbitrer ce conflit scientifique. Selmi se met à l'œuvre et il découvre effectivement un alcaloïde qui peut laisser croire qu'il s'agit de morphine, mais qui n'est pas de la morphine. Comme pour le général, Selmi procède à l'expérience des grenouilles : il injecte de la morphine à un groupe et des extraits d'organes de la veuve, les bêtes meurent, mais ils produisent des dépôts différents. Ainsi, Selmi a découvert que des chimistes chevronnés pouvaient se tromper ! L'avocat de Lamson va exploiter cette faille. — ne sommes-nous pas devant un cas similaire à celui du général Gibbone et de la veuve de Crémone ? Il s'adresse à Stevenson : — ne craignez-vous pas de faire la même erreur ? Stevenson a fini par reprendre ses esprits. — j'ai fait part de mes expérience et de leurs résultats ! — il fallait tenir compte de l'expérience des autres ! Stevenson ne répond pas. — la connaissance avance, professeur ; rester accroché aux anciennes méthodes est, dans le domaine qui est le vôtre, impensable ! On risque de commettre de graves erreurs : envoyer à la potence un innocent ! — je ne fais que mon devoir de médecin. — Eh bien, vous vous trompez ! (à suivre...)