Une conférence-débat sur la femme et l'enfant a été organisée au Forum d'El Moudjahid, à Alger. Préserver la vie d'une mère et son enfant lors d'une grossesse est devenu une priorité de première nécessité pour les responsables de la santé et les parents. Selon le Pr Djamil Lebane, pédiatre au CHU Mustapha-Pacha, entre 2000 et 2008 le taux de natalité a évolué de 33% en 2008. Cependant, malgré cette évolution, le professeur trouve que la mise en place des assises des naissances est nécessaire pour avoir une meilleure prise en charge de cette population et attendre d'ici 2015, l'objectif de réduire le taux de mortalité infantile au 2/3 et la mortalité maternelle au 3/4. Car à ce jour, 89 femmes sur 100 000 meurent par an en Algérie, ce qui fait, 700 femmes par an, soit 9% à 10% du nombre global de mortalité chez la femme. Concernant le taux de mortalité chez les nouveau-nés, bien qu'il ait régressé, il reste toujours important. Le Pr Lebane dira que “le nombre de bébés morts à la naissance a atteint 25,5% en 2008, ce qui correspond à 16 600 nouveau-nés morts en une année”. Par ailleurs, le conférencier s'est interrogé sur la faisabilité du plan national de périnatalité qui a pour objectif de diminuer le taux de mortalité des nouveau-nés de 30,4% recensés en 2002 à 9,21% en 2009. Le professeur a aussi critiqué le fait qu'en Algérie la déclaration des naissances ne se fait qu'à partir du 6e mois au lieu de 22 ou 25 semaines, comme il est recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). “Si nous voulons avoir les résultats escomptés dans le cadre de la prévention de la santé des mères et de leurs bébés, nous devons nous mettre au diapason avec le reste du monde”, a fait savoir le professeur. Le Pr Lebane a aussi soulevé la question de la formation du personnel médical qui, selon lui, “est insuffisante et doit être améliorée”.