Débats n Le centre de presse El Moudjahid a organisé, hier, une rencontre sur l'environnement dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'Environnement qui coïncide avec le 5 juin de chaque année. Dans son intervention, Mustapha Kara, directeur général de l'Agence nationale du changement climatique, a estimé que le contexte actuel est difficile étant donné que le monde connaît une crise tridimensionnelle : financière, énergétique et climatique. Pour éviter la détérioration des conditions environnementales actuelles, il a indiqué qu'il est nécessaire de promouvoir et de développer d'autres sources d'énergie plus respectueuses de l'environnement et moins polluantes que les énergies fossiles. «L'évaporation de l'eau en Algérie est très importante, elle atteint 80% dans certaines régions, cela a des répercussions négatives sur les espèces végétales et réduit la superficie des terres agricoles et des pâturages, et cela représente un sérieux danger pour la sécurité alimentaire de notre pays». M. Kara prévoit que le monde connaîtra une grave émigration climatique. Ainsi, des milliers d'habitants des régions du sud de la planète fuiront vers le Nord à la recherche de meilleures conditions de vie. Mme Bouhired, chercheur en énergies renouvelables, a également mis en exergue la nécessité de développer d'autres sources d'énergie plus propres, notamment solaire et éolienne. Dans ce contexte, elle a rappelé le potentiel solaire de l'Algérie, classée première dans le Bassin méditerranéen avec 3 000 heures d'ensoleillement par an. Selon Mme Bouhired, le développement des énergies alternatives aura également un effet positif sur la préservation de l'environnement. Djamal Boucharef, ingénieur en climatologie à l'Office national de météorologie, a parlé des événements extrêmes causés par la détérioration de l'environnement, tels que les vagues de chaleur, la sécheresse et la précipitation des pluies. «Dans le passé, ces événements se produisaient une fois tous les 40 ans, alors qu'ils sont recensés une fois tous les 3 ou 4 ans ces dernières années», a-t-il indiqué. Pour illustrer ses affirmations, il a donné l'exemple des inondations de Ghardaïa, de Naâma et de Béchar. Selon lui, le climat a des effets directs sur les activités humaines économiques et sociales. Pour réduire l'impact de ces phénomènes, le climatologue a signalé que l'Algérie a mis en place un système d'alerte pour prévoir ces catastrophes naturelles. De son côté, Mekideche Abdelkader, directeur de la coopération internationale au sein du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, a axé son intervention sur la nécessité d'associer tous les segments de la société algérienne, chercheurs, médias et société civile à la préservation de l'environnement. Rappelons que l'Algérie a mis en place dernièrement un observatoire national de changement climatique, en plus de 30 textes portant sur la protection de l'environnement.