Chorégraphie n Le rideau est tombé, jeudi, sur la 4e édition du Festival national du théâtre professionnel. La cérémonie de clôture a été marquée par un spectacle créatif mêlant expression corporelle et jeu théâtral. Le corps et le verbe ont été associés d'une manière imaginative et poétique, tant l'interprétation du verbe était forte et expressive et la représentation du corps directe et naturelle. La conception et la mise en scène du spectacle, qui a pour titre Nada el-matar (La rosée de la pluie), sont signées Talât Smaoui, jeune chorégraphe et homme de théâtre irakien. Le spectacle est un jeu de composition : il y a association et utilisation de plusieurs langages : le verbe, le corps, l'image – ou le visuel –, le son – ou la musique. Le tout se dit dans une spatialité représentative et chargée de formes et de tournures scéniques. En verbe comme en corps, en musique comme en image, la pièce, qui raconte les souffrances du peuple palestinien, se veut un moment d'expression et de poésie. Les planches du Théâtre national ont alors vibré aux rythmes de mouvements souples, vifs et particulièrement expressifs. La gestualité dégagée par des corps alertes et expansifs, était habile et recherchée. La pièce est éclectique et dans la distribution – y ont joué des comédiens et des danseurs algériens, palestiniens, irakiens, suédois et français – et dans la forme d'expression (son, image, verbe, corps et espace) et dans le choix du texte – il s'agit d'un montage de textes de plusieurs auteurs, tels que Sahar Khalifa, Ahlam Mostaghanmi, Latifa Dlimi, Shaker Smaoui et Yourbids. Les textes littéraires choisis sont inspirés de la composition de la littérature féminine arabe (algérien, palestinien et irakien). Ils traitaient la cause féminine arabe, son combat, sa lutte ainsi que les souffrances causées par les guerres, comme le cas des femmes algériennes lors de la colonisation française et des femmes irakiennes et palestiniennes luttant encore au quotidien contre la mort et la peur d'un lendemain sans lumières. Plus tard, et à l'issue de cette représentation, les stagiaires des ateliers d'expression corporelle initiés en marge du festival, ont présenté des tableaux chorégraphiques inspirés de la culture urbaine. Le président du jury, Tahar Laâmiri, le commissaire du festival, M'hamed Benguettaf, et la ministre de la Culture, Khalida Toumi, sont ensuite montés sur les planches pour annoncer les noms des lauréats de cette 4e édition. S'exprimant sur le contenu de la compétition, le président du jury, Tahar Laâmiri, a estimé que certaines pièces présentaient un niveau incontestable, alors que d'autres présentaient des carences. Mais il pense que dans l'ensemble, la compétition était bonne. Il a regretté toutefois la longueur de certains textes, ce qui rendait les représentations fastidieuses. A noter que le Théâtre national a remporté trois prix avec Masra, alors que le Théâtre régional de Sidi Bel Abbes s'est vu décerner deux prix pour Noun. Quant à l'association El-Afsa de Tlemcen, elle a obtenu deux distinctions. * L'espoir de la meilleure interprétation féminine : Saïam Ouarda dans Rendez-vous avec… de l'association El-Afsa de Tlemcen. * L'espoir de la meilleure interprétation masculine : Missoum Amine dans Rendez-vous avec… de l'association El-Afsa de Tlemcen. * Meilleur second rôle féminin : Mounira Rebhi dans Masra du théâtre national * Meilleur second rôle masculin : Djamel Tayar dans Cadi Edhil du Théâtre régional de Batna * Meilleure interprétation féminine Dalila Nouar dans Noun du théâtre régional de Sidi Bel Abbes * Meilleure interprétation masculine Abdelhalim Zerbi dans Masra du Théâtre national * Meilleure scénographie : Yahia Ben Amar dans Mazghana 95 du Théâtre régional de Annaba * Meilleure musique : Salim Sahli dans Cadi Edhil du Théâtre régional de Batna * Meilleur texte : Allat El-Ghalla de la coopérative Ikbal des arts dramatiques d'Annaba * Meilleur metteur en scène : Azeddine Abbar dans Noun du théâtre régional de Sidi Bel Abbes * Prix du jury : la pièce Masra, une production du Théâtre national * Meilleur spectacle : Les Vigiles du Théâtre régional de Béjaïa.