Les partis politiques commencent à bouger. Ce n'est pas la fébrilité d'une scène politique où les courants sont bien définis ni l'activité à laquelle on s'attendrait à six mois de la présidentielle, mais seulement les premiers mouvements qui donnent tout juste une idée sur les positions qu'adopteraient les formations politiques. Le premier camp qui se dégage est celui qu'on pourrait appeler «le bloc de soutien au Président». Constitué par les deux majors que sont le FLN et le RND, auxquels se joignent d'autres partis, dont le Mouvement populaire algérien (MPA) d'Amara Benyounès et Tadjamou Amal Jazair (TAJ) d'Amar Ghoul, ce rassemblement soutient le président de la République, même si ce dernier ne s'est pas encore prononcé sur sa candidature pour un quatrième mandat ni donné le moindre indice, si ce n'est la nomination de proches aux postes-clés que sont les ministères de l'Intérieur et de la Justice ainsi que la présidence du Conseil constitutionnel qui dit clairement sa volonté d'avoir en main l'organisation et l'encadrement de l'élection présidentielle. Pour l'heure, M. Bouteflika s'est limité à faire son travail de Président en décidant des changements qu'il a jugé bon à opérer et il lui reste la loi de Finances à signer ainsi que quelques chantiers à finaliser, dont la révision de la Constitution. Quant à son hypothétique candidature, c'est les soutiens et les opposants qui en parlent, afin de constituer une base de ralliement pour les premiers et en vue de construire un argumentaire critique pour les deuxièmes. En fait, c'est des positionnements stratégiques qui se dessinent. Par le soutien indéfectible au Président, on entend l'appui à toutes ses décisions, y compris celle de soutenir un candidat. L'opposition, de son côté, affiche son intention de rejeter tout ce qui viendra du pouvoir, de ses démembrements et de ses relais. Car, une coalition ne se constitue pas avant la désignation d'un candidat et une opposition ne se définit pas par la critique d'un candidat. Et qu'en est-il des candidats et des programmes, qui devraient être le premier objectif d'un parti politique ? Rien du côté de la coalition aux contours indéfinis, et pour cause ! Quant aux partis d'opposition, ils poussent leurs premiers pions sur l'échiquier à travers des activités politiques qui devront introduire l'action proprement dite qu'on attend toujours. Ainsi, le Front des forces socialistes (FFS) fête le 50e anniversaire de sa création (le 29 septembre 1963) par l'organisation d'une série d'activités, dont un meeting populaire à Alger et une conférence économique et sociale qui «offrira aux acteurs de la société civile, un cadre de débats et d'échanges sur les questions économiques, sociales, environnementales et culturelles», indique le parti. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a, lui, proposé la mise en place d'un nouveau cadre pour l'organisation, la gestion et le contrôle des élections. Il plaide pour la création d'une Commission nationale chargée de la gestion des élections et d'un observatoire national des élections, deux institutions qui doivent être pérennes, indépendantes et apolitiques. La proposition a été soumise aux partis politiques. Pour ce qui est des nouveaux partis qui essayent de se tailler une place sur la scène politique, on a de tout, qui soutient une éventuelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat, qui appelle la classe politique à s'unir, qui demande carrément le report des élections, mais aucun n'apporte la moindre pierre à l'édifice. H. G.