C'est sûr, Israël n'a pas pour seul ennemi cette population de Ghaza sur laquelle son armée criminelle s'acharne impitoyablement et sans retenue. La planète entière est aujourd'hui contre un Etat sioniste pris de vitesse par son projet de chasser jusqu'au bout de ses appétits meurtriers l'espoir du peuple palestinien pour la Palestine. Les manifestations et rassemblements se poursuivent partout dans le monde pour dénoncer la barbarie israélienne et appeler à un arrêt de l'agression sur fond d'une machine diplomatique désavouée par Ehud Olmert et ses lieutenants, en tenue civile ou militaire. Si chaque parole, chaque geste, chaque cri de colère fusant comme un tonnerre de condamnations de ces marches qui disent non à Israël pouvait se convertir en balles parties du canon d'un simple fusil, l'armée israélienne, même forte des dernières technologies, ne trouverait peut-être plus autant de facilité à manœuvrer à sa guise et à remplir la mission dont elle fait une vocation et une raison d'exister, comme elle le fait actuellement sur le compte d'une population palestinienne isolée et sans défense. Or, si Israël fait depuis presque deux semaines ce qu'il veut et ce qu'il a toujours programmé de faire, ce n'est sans doute pas parce qu'il se trouve convaincu et rassuré par le soutien, l'approbation ou, du moins, le laxisme de la communauté internationale. Loin de cela, le pouvoir israélien agit à sa guise, fort de la bénédiction de ceux qui ont le pouvoir du plus fort et, au passage, la complicité indirecte d'autres qui font semblant de ne pas regarder ou qui ne regardent qu'à moitié et dénoncent quand ils veulent ou quand ils peuvent. L'ONU trouverait bien place dans cette seconde catégorie par son attitude qui surprend encore une fois sans pour autant étonner. A défaut d'oser faire entendre sa voix face aux bombardements assourdissants de Ghaza et sa population, l'Organisation des Nations unies fait la guerre à la guerre comme la majorité écrasante des nations le refusent, bâillonnée par le veto américain. Et lorsque l'institution dirigée par Ban Ki-moon se permet un semblant d'audace pour manifester son soutien aux Palestiniens, elle parle de manque de fonds pour couvrir les opérations humanitaires et faire face à l'aggravation de la situation ces derniers jours. Plus qu'un problème de fonds, c'est surtout d'un problème de fond auquel fait face aujourd'hui l'ONU. L. I.