Le Club des entraîneurs algériens (CEAF), mis en place depuis un certain moment et présidé par Mustapha Biskri, accueille cette décision avec beaucoup de scepticisme. Depuis longtemps, les entraîneurs locaux ont assuré la formation des athlètes et les ont emmenés aux grandes compétitions internationales notamment. Nous avons vécu des Jeux Olympiques et des Mondiaux dans différentes disciplines, depuis, nous avons eu de très bons résultats. Les présidents de clubs et les coachs nationaux ont souligné la nécessité de faire «une halte» et établir une «évaluation objective» de la situation du sport algérien afin de redorer son blason. Il suffit de voir les résultats des derniers Jeux Méditerranéens à Mersin et se demander si vraiment les entraîneurs actuels ont réellement le niveau pour emmener les athlètes à un véritable haut niveau. On peut se tromper, mais certains techniciens locaux ont atteint le haut niveau grâce a leurs compétences et aussi à un étranger qui les seconde. On présume donc que les entraîneurs ont un certain niveau pour encadrer des jeunes athlètes mais s'agissant du haut niveau certains de nos entraîneurs sont très loin du niveau. Le MJS à raison, il devrait aussi penser aux autres disciplines où le niveau actuel a atteint le gouffre aussi en athlétisme où les performances sont très loin du haut niveau. Certaines disciplines ont enregistré une régression alarmante. Il faut reconstruire une élite dans certaines disciplines sportives et nous perfectionner dans d'autres. Il faut mettre le holà au charlatanisme et au «pousse-toi que je m'y mette». Une dynamique constructive doit commencer à s'amorcer. Avec une meilleure prise en charge et plus de travail, nos techniciens peuvent donner beaucoup de satisfactions. Même si le miracle n'existe pas en sport, et que seul le travail paie. En sport, le travail finit toujours par payer. Après des mois, des années, on récolte le fruit des sacrifices. C'est ce que fait ressortir Taoufik Makhloufi dernier médaillé algérien des JO de Londres-2012, après sa médaille d'or obtenue au 1 500 m face aux grands de la discipline. Et comme une médaille n'est pas le fruit du hasard, les entraîneurs nationaux doivent, eux aussi, bénéficier de stages de recyclage et de mise à niveau. Car si l'on ramène un entraîneur étranger, il faut qu'il soit de loin supérieur aux nôtres. Il faut qu'il travaille en harmonie et en parfaite cohésion avec le coach algérien et apporter un plus aux athlètes et aux entraîneurs. Le coach étranger a sa méthode de travail, son coaching, qui est une nouvelle forme de pédagogie. La démarche en question est en effet une inspiration de la nouvelle pédagogie du sport s'appuyant sur la théorie psychologique du joueur intérieur, inventée par Timothy Gallwey dans les années 1980. Selon cette théorie, si le coach parvient à amener le joueur à lever ou contrôler les obstacles intérieurs qui l'empêchent d'atteindre son niveau optimum de performance, son potentiel naturel se manifestera sans qu'il ait besoin d'un apport technique massif de l'extérieur. Un entraîneur est avant tout jugé sur la base de ses résultats sportifs, à l'empreinte qu'il laisse dans le club ou la sélection. Un coach doit être tout : un formateur, un entraîneur, un psychologue. Avant c'était plus facile, le profil des coachs était bien plus clair et défini. Désormais, le coach c'est une pièce très importante d'un puzzle. De nombreux coachs européens proposent des variantes, ils changent régulièrement, vont de l'avant. On ne peut plus copier tel ou tel système, Il faut toujours être dans l'anticipation. F. C.