Merzak Meneceur Les actes islamophobes continuent à se multiplier en France. C'est ce que confirme et dénonce l'Observatoire national français contre l'islamophobie qui indique que ces actes ont augmenté de 11,3% au cours des neuf premiers mois de l'année 2013, par rapport à 2012. Dans un document chiffré et détaillé, l'Observatoire note que «si les chiffres du 1er semestre ont enregistré 35% des actes antimusulmans», une baisse a été constatée en juillet et août. Il précise cependant que les chiffres sont repartis en hausse en octobre et novembre. En plus d'actions violentes, d'injures et de menaces, l'Observatoire relève que l'islamophobie s'exprime aussi par un nouveau phénomène qui est «l'agression des femmes portant un foulard. 14 agressions en 2 mois (juillet et août) à Argenteuil, Trappes et Reims». La réalité des chiffres sur l'islamophobie est plus inquiétante que celle qui se dégage des données de l'Observatoire, car celui-ci tient à préciser que «les chiffres communiqués concernent uniquement les actes pour lesquels il y a eu dépôt de plainte et main courante dans les commissariats et gendarmeries». L'Observatoire note que «nombreux sont les musulmans qui ne souhaitent pas porter plainte», considérant «qu'il n'y aura pas d'aboutissement» ou par manque «de culture de dépôt de plainte». Autre inquiétude qui préoccupe l'Observatoire, la forte augmentation de l'islamophobie via la «Cyber-haine». «En effet, indique-t-il, la cyber-haine via les courriels en chaîne, est à l'origine d'une propagation de mensonges envers les musulmans et l'Islam [...]. Cette islamophobie vise à propager la peur, la violence, les préjugés et la discrimination. Dans un grand nombre de ces courriels, l'Islam est associé exclusivement au terrorisme, à l'extrémisme et à une menace pour d'autres cultures.» L'Observatoire national contre l'islamophobie, que préside Abdallah Zekri, est né de la volonté du Conseil français du culte musulman (Cfcm) et des pouvoirs publics français dans le cadre de la lutte contre les discriminations et le respect de la dignité humaine. M. M.