L'Opep, réunie hier à Vienne, en conférence ministérielle ordinaire, a décidé de maintenir inchangés ses quotas de production à trente millions de barils par jour. C'est la production totale approuvée par l'organisation pétrolière pour 2014. Cette décision était prévisible, le marché étant normalement approvisionné, dans un contexte économique relativement stable. «Nous savons que la demande est bonne, que la croissance économique est bonne, que l'offre est bonne, pourquoi abaisser le plafond de production», a déclaré le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi. L'Organisation risque cependant d'être confrontée dès 2014 à de sérieux problèmes avec le retour progressif de l'Iran sur le marché et l'abondance de l'offre de pétrole de schiste aux Etats-Unis. L'Iran compte retrouver «immédiatement» ses pleines capacités de production de pétrole si l'ensemble des sanctions liées à son programme nucléaire controversé sont levées, a déclaré mardi 3 décembre le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namadar Zanganeh. «Nous pouvons immédiatement» revenir aux pleines capacités de production du pays. «Nous n'avons aucune difficulté technique qui nous empêcherait d'augmenter nos exportations et de revenir à quatre millions de barils par jour de production pétrolière, mais nous avons (actuellement) des restrictions politiques», a-t-il précisé. L'Iran exporte actuellement presque 1,2 million de barils par jour, contre 2,5 millions de barils par jour avant la mise en place des sanctions des Occidentaux contre le programme nucléaire controversé de Téhéran. L'accord intérimaire conclu le 24 novembre dernier entre l'Iran et le Groupe des 5+1 ne lève pas les sanctions liées aux exportations pétrolières du pays et les limite à environ 1 million de barils par jour. Il ouvre cependant une période de négociations sur le fond de six mois, qui pourraient déboucher sur un accord définitif et la levée complète des sanctions. Interrogé sur la possible augmentation des exportations iraniennes si les sanctions contre l'Iran étaient complètement levées dans les prochains mois, le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, a exprimé sa satisfaction. Il a eu cette déclaration : «Nous sommes très contents que l'Iran puisse vendre et commercialiser son brut de façon libre, si bien que quand la question des sanctions sera réglée, l'Iran pourra retrouver sa part de production.» «Espérons que l'Iran produise tout ce qu'il peut produire», a dit le responsable vénézuélien, qui a implicitement écarté l'existence de tensions au sein de l'Opep à propos du retour possible de l'Iran sur le marché pétrolier. Le Venezuela poussait pour le maintien du plafond de production actuel. D'autres ministres des pays membres de l'Opep se sont également exprimés en faveur d'un maintien du plafond de production. Le ministre vénézuélien, qui est arrivé lundi soir dans la capitale autrichienne, a confié s'être réuni toute la journée de mardi avec les autres ministres des pays membres de l'Opep pour examiner «les fondamentaux» du marché pétrolier, qui est selon lui bien approvisionné. Il y a «suffisamment de pétrole» sur le marché, a-t-il jugé, indiquant qu'il y avait un consensus entre les douze pays de l'Opep pour maintenir le prix du baril de pétrole autour des 100 dollars. Y. S.