Abritant plus de 150 festivals dédiés à toutes sortes et formes d'expression artistique, l'Algérie ne peut pour autant se vanter d'avoir une véritable politique culturelle pensée et conçue pour répondre aux besoins de la société. Privilégiant la quantité à la qualité, les responsables du secteur de la culture, partant d'une bonne volonté certes, ont du mal à établir un plan d'action impliquant les différents acteurs de la vie culturelle mais aussi les autorités locales. Résultat : après l'enchaînement des festivals, c'est la traversée du désert pour les férus des arts. Manque de salles de cinéma (même pas une dizaine en activité dans la capitale et une seule par wilaya), manque de théâtres malgré l'élaboration du projet un théâtre pour chaque ville, de galeries... Il faut dire que le manque d'infrastructures culturelles joue aussi en défaveur de l'émergence de la dynamique culturelle. Autant de lacunes qui font que des actions sont occasionnelles dans le reste du pays. En effet, après avoir reproché aux responsables de la culture de centraliser les activités dans la capitale, certaines activités ont été délocalisées mais sans pour autant arranger les choses ni apporter un plus à la société. C'est à ce niveau que les autorités locales (APC, Comité des fêtes, maisons de culture et associations) doivent intervenir et jouer leur rôle comme initiateurs d'événements et continuer le travail à long terme car on ne peut se tourner éternellement vers le ministère de la Culture et attendre les directives pour faire bouger les choses. Mais là aussi il y a un élément décourageant qui est que les subventions sont délivrées par le ministère, s'ajoute à cela la réticence des pourvoyeurs de fonds privés qui ont du mal à soutenir l'art. Mais malgré la réunion de ces éléments décourageants, certains acteurs de la vie artistique n'hésitent pas à s'imposer et faire face à des défis et cela en mettant la culture sur le devant de la scène et susciter l'intérêt des citoyens. L'absence d'une politique culturelle se constate aussi par les salles vides durant les festivités dans la capitale et les salles archicombles dans les autres régions du pays. En effet, si dans la capitale les activités s'enchaînent malgré l'indifférence du public, elles se font tellement rares ailleurs qu'un simple concert peut drainer une foule impressionnante de personnes, un déséquilibre flagrant. Pour remédier à tout cela, il faudrait que les responsables se réunissent pour établir une politique culturelle en incluant toutes les personnes activant dans le secteur de la culture et faire en sorte que les festivals soient bien répartis afin que les activités de proximité prennent le dessus sur la culture institutionnelle. A Alger cela est plus que nécessaire pour offrir aux citoyens une culture qui les intéresse. Il est indispensable également de faire apprécier les arts aux jeunes et aux enfants et cela en les introduisant dans leur cursus scolaire non pas tels qu'ils sont maintenant réduits à des cours de dessins et de musique. Par ailleurs, les autorités locales devraient de même songer à consacrer plus de temps et d'argent à la culture pour servir au mieux leurs communes. W. S. M.