Le président russe, Vladimir Poutine, a signé la loi sur la ratification de l'accord russo-chinois de mars 2013 portant sur les livraisons de pétrole à la Chine à l'horizon 2038, a annoncé vendredi dernier à Moscou le président du Groupe pétrolier russe Igor Setchine. Le Président a signé la loi ratifiant l'accord intergouvernemental sur les exportations de pétrole en Chine, a indiqué Setchine à l'issue d'une rencontre avec le chef d'Etat russe. Selon Setchine, les livraisons de pétrole russe à la Chine doivent progressivement augmenter à partir de 2014 pour atteindre 31 millions de tonnes par an. Normal, dans un pays où l'industrie tourne à plein régime. La volonté affichée par les deux pays se traduit sur le terrain économique et commercial. Les P-dg de Rosneft et de la China national petroleum corporation (Cnpc), Igor Setchine et Zhou Jiping, ont signé un contrat à long terme de livraison de pétrole russe à la Chine. Le contrat a été signé dans le cadre d'un accord intergouvernemental russo-chinois conclu en mars 2013. Setchine a déclaré que le Groupe Rosneft envisage de fournir à la Chine au cours des 25 prochaines années 360 millions de tonnes de pétrole pour un montant de 270 milliards de dollars. Le conglomérat russe Rosneft multiplie ces dernières années les contrats et fait parler de lui. Veut-il défier Gazprom ? Rosneft vient de s'allier à l'Américaine ExxonMobil. Les deux parties ont déjà signé des documents portant sur la création d'une coentreprise chargée de mettre en valeur des gisements de pétrole difficilement exploitables en Sibérie occidentale, indique un communiqué de la société russe. Rosneft en détiendra 51% et ExxonMobil 49% du projet. La coentreprise, baptisée Trizneft pilot sarl, est mise en place en vue d'évaluer l'importance des réserves d'hydrocarbures dans les formations Achimov et Bazhenov et de déterminer la possibilité technique de leur exploitation. Le conseil d'administration de Rosneft a approuvé la cession à la nouvelle coentreprise du droit exclusif à la prospection expérimentale de ces champs pétrolifères. Ces travaux, financés par ExxonMobil à hauteur de 300 millions de dollars, doivent s'achever en 2015. La mise en valeur de gisements de pétrole difficilement exploitables en Sibérie occidentale revêt une grande importance pour Rosneft et pour l'ensemble du pays, car elle stimule la production pétrolière en Russie. La réalisation conjointe de ce projet expérimental permettra à la société russe d'utiliser les technologies et l'expérience d'ExxonMobil en matière de production de pétrole à partir de gisements difficilement exploitables, a déclaré le P-dg de Rosneft, Igor Setchine. Rosneft ou une compagnie à l'appétit gargantuesque. D'ici 2020, Rosneft compte produire cent milliards de mètres cubes de gaz par an, a déclaré son président. Elle occuperait alors 19 à 22% du marché gazier russe d'après le rapport de Vlada Roussakova, vice-présidente et directrice du développement du commerce gazier. Elle était jusqu'à l'an dernier chef du développement chez Gazprom. En 2012, Rosneft a produit 41 milliards de mètres cubes de gaz, soit 10% du marché russe. Par ailleurs, la compagnie a déjà conclu de nouveaux contrats qui lui permettent d'atteindre la moitié de son nouvel objectif de production. Son portefeuille de commandes s'élève à 72 milliards de mètres cubes de gaz par an. En revanche, sa présentation n'indique pas à partir de quand ces contrats entreront en vigueur. En 2016, les livraisons de gaz sur le marché national atteindront 63 milliards de mètres cubes. En 2020, 60% seront assurées par les compagnies énergétiques, 16% par les groupes de consommation Itera (Rosneft détient 51% dans l'une de ses structures -NGK Itera) et 14% par les compagnies chimiques. Les projets en cours fourniront un peu moins de la moitié de la production prévue de Rosneft, soit 47 milliards de mètres cubes de gaz. Le reste sera assuré par les nouvelles exploitations dont le gisement de Kharampour, Rospan International, le Groupe Kynsko-Tchasselskaïa et Sakhaline-3. Le moment est opportun pour récupérer une partie de la clientèle de Gazprom. Près de 40% des contrats à long terme pour la fourniture du gaz en Russie s'achèveront cette année. Y. S.